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Les deux favoris pour les législatives aux Pays-Bas, le Premier ministre, Mark Rutte, et son rival Geert Wilders, se sont affrontés, lundi, lors d'un débat en vue d'un scrutin considéré comme un baromètre de la montée de l'extrême droite en Europe.

Aux Pays-Bas, le Premier ministre, Mark Rutte, candidat à un troisième mandat, et son rival anti-système, Geert Wilders, se sont affrontés lundi 13 mars lors d'un débat, deux jours avant les élections législatives cruciales du 15 mars pour lesquelles 60 % d'électeurs sont encore indécis.

"Je veux que les Pays-Bas soient le premier pays à mettre un terme au mauvais populisme", a déclaré Mark Rutte, évoquant le Brexit, l'élection présidentielle aux États-Unis et faisant du scrutin néerlandais un baromètre de la montée de l'extrême droite en Europe en cette année d'élections à travers le continent.

"On peut dire que ces élections sont les quarts de finale pour essayer d'empêcher le mauvais populisme de gagner", avait-t-il affirmé dans l'après-midi. "Les demi-finales sont en France en avril et mai et ensuite, la finale en Allemagne en septembre." Ce à quoi Geert Wilders a rétorqué : "Je ne joue pas des quarts de finale. (...) Je joue une finale, une finale contre les menteurs, contre les législateurs".

Geert Wilders a promis, s'il devenait Premier ministre, de fermer les frontières aux immigrants musulmans, d'interdire la vente du Coran et de fermer les mosquées, dans un pays où environ 5 % de la population est musulmane. "Si vous voulez que l'argent aille aux demandeurs d'asile, à Bruxelles et en Afrique, plutôt qu'à vous-mêmes, votez pour le VVD" (le parti de Mark Rutte), a-t-il lancé dans une rhétorique proche de celle de Marine Le Pen.

"Jamais"

Les deux hommes se connaissent bien : ils ont déjà collaboré avant que Geert Wilders et son Parti pour la Liberté (PVV) ne claquent la porte du premier gouvernement Rutte en 2012 et quittent le Parti populaire libéral et démocrate (VVD). "Je ne collaborerai pas avec un tel parti, monsieur Wilders, pas dans un gouvernement. Jamais", a souligné Mark Rutte pour la première fois en présence de Geert Wilders.

Le Premier ministre a dénoncé la "crise politique" dans laquelle son adversaire à la chevelure peroxydée avait plongé le pays, lui reprochant de s'être "radicalisé" et ses "déclarations extrêmes" sur les citoyens néerlando-marocains.

Mark Rutte fait la course en tête selon la dernière étude publiée dimanche 12 mars par le site de référence Peilingwijzer. Son parti est crédité de 23 à 27 sièges sur les 150 que compte la chambre basse du parlement, loin des quarante dont il dispose actuellement mais devant le PVV de Geerts Wilders et ses 19 à 23 sièges.

Avec AFP