
Déjà condamné deux fois à la perpétuité, Ilich Ramirez Sanchez comparaît devant une cour spéciale à Paris à partir de lundi. Il est accusé d'avoir lancé la grenade qui a fait deux morts et de nombreux blessés le 15 septembre 1974, dans la capitale.
Près de 43 ans après l'attentat du Drugstore Publicis à Paris, qui fit deux morts et des dizaines de blessés en 1974, le Vénézuélien Carlos comparaît à partir de lundi 13 mars devant une cour d'assises spéciale pour "assassinats en relation avec une entreprise terroriste".
Figure du terrorisme internationaliste des années 1970-1980, Ilich Ramirez Sanchez, dit Carlos, 67 ans, sera jugé pendant trois semaines par une cour composée de magistrats pour l'attentat le plus ancien que lui reproche la justice française, le dernier pour lequel il comparaîtra en France.
Le 15 septembre 1974 en fin d'après-midi, deux personnes avaient été tuées et 34 autres blessées par l'explosion d'une grenade lancée dans l'enceinte de l'ancien Drugstore Publicis, à l'angle du boulevard Saint-Germain et de la rue de Rennes.
Pas de prescription des faits
Lors du procès, le président François Sottet et ses six assesseurs doivent entendre 17 témoins et deux experts de ce dossier qui totalise 14 tomes de procédure. Carlos est passible de la réclusion criminelle à perpétuité mais il a déjà été condamné à deux reprises à cette peine pour le meurtre de trois hommes, dont deux policiers en 1975 à Paris, et pour quatre attentats à l'explosif qui avaient fait onze morts et près de 150 blessés en 1982 et 1983, à Paris, Marseille et dans deux trains.
Le procès aura donc pour enjeux d'apporter un éclairage historique et de répondre à l'attente des victimes. "Enfin un procès ! les victimes attendent depuis si longtemps que Carlos soit déclaré coupable et condamné, leurs plaies ne se sont jamais refermées", a ainsi salué Me Georges Holleaux, représentant de 18 des 30 parties civiles du procès, dont les veuves des deux hommes tués dans l'attentat.
La tenue de ce procès a été contestée par la défense qui invoquait la prescription des faits. Mais au terme d'une bataille procédurale, la justice a rejeté l'argument estimant que cette prescription a été interrompue par les actes de procédure accomplis dans les autres dossiers de Carlos, les faits s'inscrivant "dans la persévérance d'un engagement terroriste".
Avec AFP