
Après l'Allemagne et les Pays-Bas, les autorités suisses et autrichiennes ont annulé, vendredi, des meetings de soutien au référendum du 16 avril en Turquie, destiné à renforcer les pouvoirs du président Recep Tayyip Erdogan.
L’AKP, le parti au pouvoir en Turquie, est confronté à une vague d’annulations des meetings qu’il avait planifié à travers l’Europe pour défendre le "oui" au référendum du 16 avril destiné à renforcer les pouvoirs du président turc Recep Tayyip Erdogan. De tels meetings ont ainsi été interdits, vendredi 10 mars, en Suisse et en Autriche, chaque fois en raison de "risques de trouble à l'ordre public".
En Suisse, la police a interdit un meeting initialement prévu à Zurich, puis à Spreitenbach. Les autorités autrichiennes, quant à elles, ont annulé ce qui avait été annoncé comme une simple "présentation de livre" en présence de l'ancien ministre de l'Énergie, Taner Yildiz. Il s'est toutefois avéré qu'il devait s'agir d'un "rassemblement électoral" pour lequel quelque 400 personnes étaient attendues, selon la police.
Les premières annulations avaient eu lieu en Allemagne, les 2 et 3 mars, ce qui avait conduit Recep Tayyip Erdogan à dénoncer des "pratiques nazies". "Je pensais que l'Allemagne avait renoncé depuis longtemps (à ces pratiques). Nous nous étions trompés. Vous nous faites des leçons de démocratie, puis vous empêchez les ministres de ce pays de s'exprimer là-bas", avait-t-il déploré.
Ni Suisse, ni Autriche, ni Pays-Bas
Jeudi, le ministre néerlandais des Affaires étrangères, Bert Koenders, avait également fait savoir que la venue de son homologue turc, Mevlut Cavusoglu, pour assister à ces meetings n'était pas souhaitée : "Nous ne participerons pas à la visite d'un responsable gouvernemental turc qui veut mener une campagne politique pour le référendum. Par conséquent, nous ne coopérerons pas. Aucun des moyens habituels fournis pour une visite ministérielle ne seront accordés."
Le maire de Rotterdam, Ahmed Aboutaleb, avait annoncé dès mercredi 8 mars que le rassemblement avait été annulé, indiquant que le gérant de la salle où devait avoir lieu l'événement n'était plus disponible.
En Suisse, l’incertitude persiste concernant la visite de ce même Mevlut Cavusoglu, prévue dimanche à Zurich. Les autorités cantonales ont demandé au gouvernement suisse d'interdire cette visite, mais Berne a estimé qu'il n'y avait "pas de menace sécuritaire pouvant justifier des restrictions de la liberté d'expression". Toutefois l'hôtel Hilton, où devait se tenir la réunion, a annulé l'événement pour "des problèmes de sécurité". Aucun autre lieu n'a pour l'instant été annoncé.
Avec AFP