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WikiLeaks affirme démontrer comment la CIA peut pirater télés, smarpthones et voitures

WikiLeaks a publié mardi 8 761 documents secrets illustrant, selon le site, la puissance de frappe des hackers de la CIA, capables de pirater des télévisions, des smartphones ou encore des voitures.

Après Snowden et les cyberespions de la NSA, WikiLeaks affirme pouvoir tout révéler sur les hackers de la CIA. Le site qui s'est fait une spécialité de dévoiler les secrets des puissants a mis en ligne, mardi 7 mars, 8 761 documents qui proviendraient directement d'un serveur "ultra-sécurisé" de la célèbre agence américaine de renseignements.

"Cette collection illustre l'ampleur du programme de piratage [de la CIA], de son arsenal de logiciels malveillants et de la douzaine de failles informatiques utilisées contre un vaste réseau de produits américains ou européens, comme les iPhone, les [smartphones] Android de Google, Windows de Microsoft et même les téléviseurs connectés de Samsung", soutient WikiLeaks. L'authenticité de cet ensemble de documents, baptisé Vault7 (coffre numéro 7), n'a pas pu être confirmée et la CIA, contactée par le quotidien américain New York Times, a refusé de se prononcer.

Des téléviseurs aux smartphones

Les espions américains seraient ainsi capables de transformer certains téléviseurs de Samsung en dispositifs d'écoute pour enregistrer les discussions des personnes à proximité de l'écran et les envoyer à des serveurs de la CIA. Les documents détaillent aussi comment les hackers de l'agence peuvent intercepter les communications effectuées depuis les services de messageries sécurisées comme Telegram ou Signal.

Ces documents démontrent encore les efforts de la CIA pour espionner les iPhone et autres smarpthones. Les logiciels utilisés permettraient de suivre les déplacement d'une personne à la trace, d'obtenir l'intégralité de ses conversations (messages, appels) ou encore d'activer secrètement l'appareil photo du smartphone. L'un des programmes de l'agence vise à prendre le controle à distance du système informatique de certaines voitures, mais les documents ne révèlent pas sa finalité.

WikiLeaks promet de publier encore des dizaines de milliers de documents supplémentaires dans les jours et semaines à venir, provenant de la même source. Le site ne précise pas l'origine de la fuite, mais affirme que cette somme d'informations était déjà en "circulation dans les cercles d'anciens hackers ayant travaillé pour le gouvernement américain".

Coup dur pour le renseignement américain

Critiqué à plusieurs reprises pour avoir mis en ligne des documents bruts où figuraient les noms de personnes qui pouvaient, ainsi, être mises en danger, WikiLeaks a cette fois-ci décidé de dissimuler toutes informations personnelles. Le site a aussi pris le temps d'effacer les détails techniques de certaines de ces "cyber-armes" afin qu'elles ne tombent pas entre les mauvaises mains.

De par son ampleur et le caractère sensible des informations publiées, ces révélations, si elles viennent à être confirmées, sont un coup très dur pour la CIA. "Je ne serais pas étonné qu'il y ait des personnes [à l'agence] qui vont devoir changer de métier ou vont perdre leur emploi", estime Jake Williams, un expert en cybersécurité interrogé par la chaîne américaine CBS. Des informations susceptibles d'ébranler le monde du renseignement américain au même titre que les révélations d'Edward Snowden sur les programmes secrets d'espionnage de la NSA, juge pour sa part le New York Times.

Wikileaks soutient que "ses" révélations sont encore plus importantes que celles d'Edward Snowden car la CIA n'est pas censée avoir développé une "mini-NSA" en son sein. "Fin 2016, la division de piratage de la CIA comptait 5 000 utilisateurs inscrits et avait produit plus d'un millier de virus, chevaux de Troie [programmes permettant de prendre le contrôle à distance d'un appareil informatique, NDLR] et autres logiciels malveillants", souligne ainsi le site.