Donald Trump a signé lundi une version modifiée de son décret migratoire bloqué en justice, afin d'empêcher les ressortissants de certains pays d'entrer aux États-Unis. L'Irak et les détenteurs de cartes vertes et de visas en sont exemptés.
Donald Trump reprend l'offensive sur l'immigration et la sécurité, lundi 6 mars, avec la signature d'un nouveau décret interdisant l'entrée aux États-Unis aux ressortissants de six pays musulmans (Iran, Syrie, Libye, Yémen, Soudan, Somalie). Deux changements majeurs sont à noter par rapport à la première mouture du décret : l'Irak ne fait plus partie des pays ciblés par le "travel ban", et les détenteurs de visas et de "cartes vertes" en sont exemptés.
Le décret prendra effet le 16 mars, pour 90 jours, selon des documents publiés lundi par le département de la Sécurité intérieure. La suspension de l'accueil des réfugiés est également actée, pour 120 jours. Mais ceux dont le voyage aux États-Unis était déjà programmé auront le droit de venir. "Le décret signé (…) aujourd'hui protégeant la nation contre l'entrée de terroristes étrangers aux États-Unis est une mesure vitale pour renforcer notre sécurité nationale. Le président a pour charge solennelle de protéger le peuple américain", a déclaré le secrétaire d'État américain Rex Tillerson lors d'une brève déclaration à la presse.
L'action présidentielle correspond aux promesses de campagne du milliardaire républicain, qui s'est engagé à mettre en place une politique de "vérification extrême" aux frontières afin d'empêcher des infiltrations jihadistes. Son premier décret, signé une semaine après son arrivée au pouvoir, avait créé un tollé mondial, Donald Trump étant accusé de discrimination envers les musulmans, potentiellement anticonstitutionnelles. La nouvelle version doit permettre de passer l'obstacle de la justice, qui avait suspendu l'application du texte initial le 3 février.
Nouvelle version plus "soft"
Parmi les six pays concernés, trois appartiennent à la liste du département d'État des pays "soutenant le terrorisme" (Iran, Syrie, Soudan). Les autres ont été identifiés sous l'administration précédente comme présentant un risque. L'Irak est exempté car son gouvernement aurait accepté de fournir des informations supplémentaires sur ses citoyens demandant des visas, selon Washington.
La mise en place précautionneuse de cette seconde version du décret vise à éviter les scènes de confusion vues dans les aéroports américains et étrangers après le 27 janvier. La nouvelle décision devrait soulager les centaines de milliers d'Iraniens ou de Syriens qui travaillent et étudient aux États-Unis. Mais Trita Parsi, président du National Iranian American Council, estime que le gouvernement "ne cherche qu'à limiter les scènes d'horreur dans les aéroports, et non à réduire l'intolérance aux États-Unis ou améliorer la sécurité".
Avec AFP