Au menu de cette revue de presse internationale, mardi 28 février, les négociations de Genève entre l’opposition et le régime syrien, le discours attendu de Donald Trump devant le Congrès. Un journaliste germano-turc détenu en Turquie. Et les menaces qui planent sur la liberté de la presse.
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On commence cette revue de presse internationale à Genève, où l'opposition syrienne doit rencontrer aujourd’hui des représentants du ministère russe des Affaires étrangères.
D’après le quotidien panarabe basé à Londres Rai Al Youm, cette rencontre a pour but d’évoquer les «promesses non tenues» par la Russie, l’opposition syrienne cherchant à amener Moscou à faire pression à son tour sur Damas. Ces négociations, conduites sous l’égide de l’ONU ont repris jeudi dernier après dix mois d'interruption. Elles ont toutefois plutôt mal débuté, avec les attentats djihadistes de Homs, ce week-end, et les raids de représailles de l'aviation syrienne. Au point que le quotidien jordanien Al Ghad annonce déjà des discussions «vouées à l'échec», notamment à cause de la perte d’influence de l'opposition syrienne modérée dans le sillage de la bataille d'Alep – une perte d’influence dont auraient tiré profit des factions islamiques extrémistes incapables de compromis, selon le journal. Une analyse assez pessimiste partagée par Al Hayat, qui montre le chiffre 4, comme ce quatrième round de négociations, transformé en point d’interrogation. Et si les discussions étaient revenues à leur point de départ?, s’interroge le quotidien panarabe de Londres.
Pendant ce temps, la coalition internationale poursuit son offensive contre le groupe Etat islamique en Irak, notamment à Mossoul. «L’étau se resserre autour des djihadistes français» enrôlés au sein de l’organisation, annonce Le Figaro, qui rapporte que beaucoup d’entre eux gagnent à présent le nord de la Syrie, où ils se retrouvent aussi sous pression. D’après le journal, si le nombre de retours en France de ces vétérans est en baisse, la menace «reste élevée», d’autant que Paris peine à obtenir l’aide de la Turquie en ce qui concerne les djihadistes français faits prisonniers par les Turcs ou les rebelles pro-turcs. D’après Le Figaro, leur remise aux services français n’irait «pas de soi», tandis que ceux capturés par Damas poseraient un problème «encore plus compliqué». La France, rappelle le journal, a fermé son ambassade à Damas en 2012, et n’entretient plus de relations avec les services de renseignements syriens. Pour le moment, un djihadiste français arrêté par les Syriens reste gardé en détention jusqu’à l’élection présidentielle. Mais après? «On verra qui est élu», dit-on à Damas. Marine Le Pen et François Fillon ont annoncé qu’ils renoueraient avec la Syrie. Benoît Hamon a plaidé en faveur d’une discussion avec le régime d'Assad, même si celui ne peut pas, selon lui, faire partie du futur de la Syrie. Emmanuel Macron, lui, ne s’est pas encore prononcé.
A la une également, le discours que Donald Trump doit prononcer aujourd’hui devant le Congrès. L’occasion pour le nouveau président de présenter les priorités de son mandat. D’après The Washington Post, le milliardaire a déjà fait savoir, hier, qu’il entendait augmenter significativement le budget de la Défense, qui est déjà le premier au monde. 54 milliards de dollars supplémentaires sur un budget initial prévu de 583 milliards, soit une hausse de 10%, qui devrait être compensée par des baisses massives d’autres budgets, comme celui du département d’Etat et de l’Agence de protection de l’environnement. Pas question, en revanche, de toucher au budget de protection sociale des plus pauvres et des personnes âgées – au grand dam de la majorité républicaine du Congrès, selon The Washington Post.
Un mot, également, du correspondant germano-turc du journal Die Welt, Deniz Yücel, toujours détenu par les autorités turques, qui l’accusent de propagande terroriste et d’incitation à la haine. «Nous sommes Deniz», écrit la rédaction, qui raconte que son journaliste s'était rendu à la police le 14 février à Istanbul, pour s’expliquer à propos de ses articles sur le piratage de la messagerie électronique de Berat Albayrak, le ministre de l'Énergie turc, qui se trouve être aussi le gendre du président Recep Tayip Erdogan. Des courriels piratés, publiés en septembre, qui mettaient au jour les pressions politiques du gouvernement sur les médias et ses stratégies de manipulation de l'opinion sur les réseaux sociaux. Mauvais temps, décidément, pour les journalistes et la liberté de la presse, met en garde Der Spiegel, qui critique le fait que Recep Tayip Erdogan, comme Donald Trump d’ailleurs, exigent de la presse qu’elle fasse preuve de révérence plutôt que d’éclairer le public. «Tous deux dirigent des attaques dangereuses contre la liberté de la presse», prévient le magazine. «La menace est réelle. Les médias doivent tenir bon, ne pas céder».
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