
Le ministre de l'Agriculture a annoncé mardi l'abattage de 600 000 canards dans les Landes pour tenter d'éradiquer l'épidémie de grippe aviaire. Le département est le premier producteur de foie gras en France.
Il n’y aura bientôt plus un seul canard d'élevage dans les Landes. Le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, a annoncé mardi 21 février l’abattage des 600 000 canards du département pour tenter d'éradiquer l'épidémie de grippe aviaire. "On a déjà abattu beaucoup de canards sur la partie est du département, on sait qu'il reste une zone sur laquelle on va agir pour abattre l'ensemble des canards pour essayer de stabiliser cette zone", a indiqué Stéphane Le Foll. Le ministre doit se rendre mardi après-midi à Mont-de-Marsan, la préfecture des Landes.
"Il ne reste plus que cette partie ouest qu'il faut qu'on traite, malheureusement", a ajouté le ministre, pour qui "il va falloir aller vite dans l'abattage des canards, pour que l'on puisse avoir une stabilisation de l'ensemble de la zone". Il a ensuite évoqué la mise en place de "zones de protection dans lesquelle, [il allait falloir] éviter les réimplantations de canards et les mouvements de canards". Stéphane Le Foll espère ainsi faire "action de prophylaxie [prévenir l'extension de l'épizootie] et bâtir ensuite une reprise de la production, à des délais qui vont être à affiner avec les professionnels", et sait que cela "prendra plusieurs semaines".
La FDSEA (Fédération départementale des syndicats d'exploitants agricoles) des Landes, branche locale du principal syndicat agricole FNSEA, s'était dite, jeudi 16 février, favorable à un abattage total des canards avec vide sanitaire pour lutter contre le virus de la grippe aviaire, estimant que les mesures prises jusque-là étaient "dans l'impasse", comme le montre la multiplication des cas de H5N8 dans le Sud-Ouest.
Les Landes sont le premier producteur national de foie gras avec un quart de la production française. Repéré fin novembre 2016 sur des oiseaux sauvages, le virus H5N8 se propage depuis dans les élevages de palmipèdes du Sud-Ouest. Les professionnels de la filière foie gras avaient d'ores et déjà évoqué la semaine passée un virus "très agressif", qui mettait à mal les procédures habituelles, et entraînait une épizootie plus difficile à éradiquer que celle entraînée en 2016 par une autre souche d'influenza aviaire, le H5N1.