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Donald Trump évoque une attaque en Suède... qui n'a jamais eu lieu

Les dernières déclarations de Donald Trump ont laissé tout un peuple incrédule. Les Suédois se demandaient dimanche de quelle attaque commise dans leur pays le président américain pouvait bien parler.

Que s'est-il donc passé vendredi soir en Suède ? C'est le pays entier qui se posait la question, dimanche 19 février, après que Donald Trump a évoqué la veille une attaque dans le pays scandinave, conséquence, selon le président américain, de la crise des réfugiés. Or, aucun attentat n'a été répertorié dans le royaume.

"Regardez ce qui se passe en Allemagne, regardez ce qui s'est passé hier soir en Suède. La Suède, qui l'aurait cru ? La Suède. Ils ont accueilli beaucoup de réfugiés, et maintenant ils ont des problèmes comme ils ne l'auraient jamais imaginé", a lancé Donald Trump, samedi, dans un discours virulent en Floride. Il a également cité les attentats, bien réels ceux-là, de Bruxelles, Nice et Paris, pour justifier sa politique en matière de sécurité, notamment son décret anti-immigration.

Stockholm veut des clarifications

Ces propos ont fait réagir les autorités suédoises. "Nous avons contacté le (département d'État) américain pour comprendre et obtenir clarification", a déclaré à l'AFP Catarina Axelsson, une porte-parole du ministère suédois des Affaires étrangères.

La fausse information a été largement commentée et moquée sur les réseaux sociaux, notamment sur Twitter, avec les hashtags #lastnightinSweden (hier soir en Suède) et #SwedenIncident (incident en Suède).

"La Suède ? Un attentat ? Qu'est-ce qu'il a fumé ?", s'est demandé l'ancien Premier ministre suédois Carl Bildt. Certains internautes content divers déboires d'ordre personnel qu'ils qualifient d'"incident", tandis que d'autres se moquent de Donald Trump, publiant sous l'appellation de "plan secret pour un attentat en Suède"... des instructions de montage de meubles Ikea.

Le compte officiel national @sweden, qui est tenu chaque semaine par un citoyen suédois différent, a reçu quelque 800 questions en quatre heures. "Non. Rien de ce genre ne s'est passé en Suède. Il n'y a pas eu d'attaque terroriste. Du tout", a répondu la responsable de la semaine, une bibliothécaire et mère de famille.

Le tabloïd Aftonbladet a pris Donald Trump au mot et publié un article en anglais détaillant les événements de vendredi en Suède, à savoir un accident du travail mortel, une course-poursuite entre la police et un suspect en plein cœur de Stockholm, ou encore des couacs lors de la répétition du concours télévisé pour désigner le représentant de la Suède à l'Eurovision.

Tant et si bien que la Maison Blanche a fini par réagir, expliquant que le président ne faisait pas référence à une attaque lors de son discours, mais simplement à l'augmentation récente du taux de criminalité en Suède. Il se peut également qu'il ait vu une information à ce sujet sur la chaîne Fox, a précisé l'équipe de Donald Trump.

Ce n'est pas la première fois que des membres de l'administration Trump font référence à des attentats inexistants - expliqués ensuite par des lapsus. La conseillère de Donald Trump Kellyanne Conway - qui a inventé la notion de "faits alternatifs" - a fait allusion au "massacre de Bowling Green" lors d'une interview. Elle a expliqué ensuite qu'elle voulait parler des "terroristes de Bowling Green", deux Irakiens inculpés en 2011 pour avoir tenté d'envoyer de l'argent et des armes à Al-Qaïda.

Et le porte-parole de la Maison Blanche, Sean Spicer, a parlé trois fois en une semaine de l'"attentat d'Atlanta"... avant de se souvenir que celui-ci avait en réalité eu lieu à Orlando, en Floride.

Avec AFP et Reuters