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Sept rebelles chiites zaïdites condamnés à la peine capitale

Sept membres de la communauté chiite zaïdite ont été condamnés à mort pour leur participation, en 2008, aux émeutes de Bani Hocheich, près de Sanaa. Depuis 2004, le nord du Yémen est aux prises avec une rébellion zaïdite.

AFP - Un tribunal yéménite a annoncé lundi avoir condamné à la peine de mort sept rebelles chiites pour leur implication dans des affrontements meurtriers avec les forces gouvernementales en 2008 près de Sanaa.

Sept autres accusés ont écopé de 12 à 15 ans de prison ferme, selon le verdict rendu par le tribunal spécialisé dans les affaires de terrorisme.

Les accusés, des membres de la minorité chiite zaïdite, étaient également jugés pour "association à une bande armée pour un projet criminel collectif", "création d'un groupe terroriste organisé" et "résistance aux autorités" par les armes.

Au total, 190 membres de la minorité zaïdite sont jugés par petits groupes depuis avril, poursuivis pour leur participation à la rébellion et aux affrontements qui se sont produits à Bani Hocheich, à 10 km au nord-est de Sanaa, la capitale.

Les affrontements de Bani Hocheich ont fait entre mars et juin 2008 des centaines de tués et de blessés dans les rangs de l'armée et des forces de sécurité, qui ont dû faire face à des rebelles disposant d'un important arsenal, dont des roquettes et des pièces d'artillerie, selon les autorités.

En représailles, les forces de sécurité ont arrêté quelque 400 rebelles présumés, dont les 190 passant en justice depuis avril.

A l'énoncé du verdict, les 14 prévenus ont scandé des slogans religieux et refusé la compétence du tribunal à les juger. "Mort à l'Amérique. Mort à Israël", ont-ils répété depuis le box des accusés.

Le procès s'est tenu sur fond de tension renouvelée dans la province de Saada (nord) où a éclaté la rébellion zaïdite, après une période d'accalmie.

Les affrontements entre les rebelles conduits par Abdel Malek al-Houti et les forces de l'ordre ont fait des milliers de morts depuis 2004.

C'est dans la région de Saada que neuf ressortissants étrangers ont été pris en otage à la mi-juin. Trois de ces otages ont été tués et l'incertitude entoure le sort des six autres, cinq Allemands et un Britannique, toujours introuvables. Leur rapt n'a jamais été revendiqué.

Le zaïdisme est une branche du chiisme, dont la plupart des adeptes résident au Yémen, où ils sont minoritaires dans un pays à majorité sunnite.

Les rebelles rejettent le régime actuel et appellent au rétablissement de l'imamat zaïdite, renversé par un coup d'Etat militaire en 1962.