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Les Iraniennes sont de plus en plus nombreuses à se servir du sport comme d'un tremplin pour gagner une place dans la société iranienne. Sportives, elles conservent néanmoins les codes de la république islamique. Reportage.

Sara Khademal Sharieh a 19 ans. Championne iranienne d’échecs, elle ressemble à n'importe quelle joueuse dans le monde, à un détail près : Sara porte un voile lors de chaque compétition, en vertu des lois de la République islamique. Comme elle, de nombreuses iraniennes sont des sportives accomplies, tout en respectant les codes du pays dans lequel elles ont grandi.

Elles doivent porter un voile et se couvrir le corps. Une contrainte qui a poussé certaines athlètes à boycotter des compétitions en Iran. La dernière polémique en date concerne le championnat du monde féminin d'échecs qui se tient depuis vendredi 10 février à Téhéran. La championne américaine a déclaré qu'elle n'y participera pas, refusant de se voiler.

"Celles pour qui c'est dur de porter un voile, je ne peux pas juger si c'est bien ou mal : c'est ce qu'elles ressentent. Par contre, celles qui ont dit que ne pas venir aiderait les Iraniennes, c'est faux à mon avis", se désole Sara.

Rêve de Jeux olympiques

Certaines ont déjà commencé à faire bouger les lignes, comme ces jeunes femmes qui ont créée il y a quatre ans la première équipe féminine iranienne de hockey. "La première chose qui nous a frappé pendant les compétitions internationales, c'est vraiment le regard des autres. Ils se disaient : 'Oh là, comment elles arrivent à jouer avec leurs voiles ?' La vérité, c'est que nous y allons surtout pour jouer, pour faire valoir nos droits, pour montrer que nous sommes là et que nous pouvons jouer !", explique Bita Mohsenizadeh, membre de l'équipe.

À 27 ans, Bita voudrait désormais voir son équipe gagner une médaille d'or. Elle rêve de Jeux olympiques. S'illustrer dans le domaine sportif serait l'une des solutions trouvées par les Iraniennes pour se faire une place dans la société.