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Affaire Théo : la question du viol débattue par les parties

Malgré les accusations détaillées de Théo, l’Inspection générale de la police nationale n'a pas retenu pas la thèse du viol dans ses premières conclusions. L'avocat du policier mis en examen a plaidé jeudi le geste "involontaire".

Une semaine après l'interpellation brutale de Théo, 22 ans, les parties s'opposent sur la question du viol présumé. Jeudi 9 février, l'avocat du policier de 27 ans mis en examen pour viol a plaidé le geste "involontaire", Théo affirmant à l'opposé que le policier lui a "enfoncé volontairement" sa matraque "dans les fesses". Lors de l'interpellation, le jeune homme "se débat dans tous les sens" et un des coups qui part en direction de sa cuisse va le "blesser gravement", a expliqué Me Frédéric Gabet à l'AFP.

Les avocats des quatre policiers appellent au "respect de la présomption d'innocence", s'insurgeant contre les "pressions politiques et les propos irresponsables". "Certains médias et certaines personnalités politiques (...) ont voulu jeter ‘les policiers aux chiens’ avant même que les enquêteurs et la justice ne se prononcent", a dénoncé, en écho, le syndicat de police Alliance.

Dans ses premières conclusions, l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) avait retenu "le caractère non intentionnel" du coup de matraque. Le parquet de Bobigny s'était notamment basé sur ce rapport pour ouvrir une information judiciaire pour "violences". Mais, in fine, la juge d'instruction a décidé de mettre un examen l'un des quatre fonctionnaires pour viol, et les trois autres, âgés de 24, 28 et 35 ans, pour violences.

Jeudi, le parquet de Bobigny a tenu à rappeler dans un communiqué que "les investigations se poursuivent". "La qualification pénale susceptible d'être appliquée (aux fonctionnaires, NDLR) ne pourra être établie qu'à l'issue de l'information judiciaire", a-t-il souligné.

Théo toujours hospitalisé, tension en baisse à Aulnay

À la question "comment va Théo", son avocat Éric Dupond-Moretti a répondu jeudi : "Comme un garçon qui a été violé". "Les marques de solidarité lui font du bien", a-t-il ajouté. Le jeune homme est toujours hospitalisé.

La tension a continué à baisser dans la vaste cité des 3 000 à Aulnay-sous-Bois, mais quelques incidents ont à nouveau éclaté dans d'autres villes de Seine-Saint-Denis jeudi soir. Selon un bilan établi vers minuit, quelques véhicules ont été incendiés à Tremblay, Pierrefitte, Bobigny ou Noisy-le-Grand où neuf interpellations ont eu lieu, a indiqué une source policière.

La tension a également baissé dans les manifestations de soutien au jeune homme, qui avaient donné lieu à des échauffourées mercredi. Jeudi soir, 180 personnes se sont rassemblées à Rennes sans incident. Ils étaient 300 à Lille.

Dans ce contexte, le ministre de l'Intérieur Bruno Le Roux a annoncé jeudi que policiers et gendarmes seront bientôt dotés de 2 600 caméras mobiles, pour "apaiser les interventions et faire en sorte de rassurer les forces de sécurité". Le ministre a également condamné jeudi soir les propos d'un responsable syndical policier qui avait jugé l'insulte "bamboula" comme "à peu près convenable", lors d'une émission de télévision.

Avec AFP