Sa défaite à la primaire démocrate aurait pu le décourager. Mais pas du tout. Au Sénat, sur Twitter ou dans la rue, Bernie Sanders mène l'opposition à Donald Trump. Et toujours le poing levé (comme Amel Bent).
"Pensez-vous que si vous n’étiez pas multimilliardaire et si votre famille n’avait pas donné des centaines de millions de dollars au Parti républicain, vous seriez assise ici aujourd’hui ?"
Cette punchline de Bernie Sanders, lancée à la secrétaire à l’Éducation Betsy Devos le 17 janvier dernier au Sénat, a été vue plus de 12 millions de fois rien que dans ce montage publié par le média digital français Brut sur Facebook.
Cette séquence est la raison de tout l’amour que je porte à Bernie Sanders – ce héros de l’opposition américaine qui, après une campagne convaincante mais malheureuse à la primaire démocrate, continue de prouver ses qualités d’orateur et de leader.
Je vous voir venir de loin et m’accuser d’être une fille facile qui tombe sous le charme d’un homme juste pour ses belles paroles. Mais vous vous trompez. D’abord parce que je rêverais plutôt de l’avoir en grand-père qu’en mari. Mais là n’est pas la question. Si j’aime d’amour Bernie Sanders c’est parce qu’il est l’un des seuls hommes politiques à me redonner espoir. Et rien qu’en 2017, la liste des exemples qui le prouvent est longue.
Frondeur au Sénat
Revenons au 4 janvier 2017. Alors que je suis encore en train de retrouver des bouchons de bouteille du nouvel an dans un coin de mon appart, Bernie Sanders, lui, est debout devant son fauteuil en cuir au Sénat. En plein débat sur le démantèlement de l’Obamacare prévu par Donald Trump, le sénateur démocrate du Vermont sort de sous son bureau une grande pancarte en carton, qu’il affiche aux yeux de tous sur un chevalet. Sur celle-ci est imprimée une déclaration contradictoire de Donald Trump himself, postée sur Twitter en mai 2015 : "J'étais le premier et le seul candidat candidat du Parti républicain à affirmer qu'il n'y aura pas de coupes budgétaires dans la Sécurité sociale, Medicare et Medicaid". Hé bim.
earlier today, sen. ted cruz chuckled when i walked past him carrying this poster. pic.twitter.com/65iAY2106p
— mike casca (@cascamike) 4 janvier 2017
Les jours suivants, et notamment après l’investiture de Donald Trump, Bernie Sanders a continué de mener la révolte de l’intérieur. Au Sénat, le démocrate exalté a mis face à leurs contradictions la multimilliardaire Betsy Devos, mais aussi les climatosceptiques Rick Perry, secrétaire d’État à l’énergie et Scott Pruitt, nommé à l’environnement.
Citoyen militant
Mais Bernie Sanders est tout sauf un rond de cuir. Alors que des milliers d’Américains manifestaient contre le Muslim ban décrété par l’administration Trump, le sénateur de 75 ans est lui aussi descendu dans la rue. Le 30 janvier, devant la Cour suprême de Washington, Bernie s’est emparé d’un mégaphone pour haranguer la foule : "Notre job c’est de rassembler les gens à travers le monde, et non de les diviser (…) Trump vient de donner des munitions aux jihadistes, qui assènent aux leurs que les États-Unis les haïssent. Nous n’haïssons pas les musulmans et nous voulons qu’ils le sachent". Hé re bim.
Bernie Sanders' message to Trump just now in front of the Supreme Court: "Your ban contradicts everything that this country stands for." pic.twitter.com/byhPrCnzgz
— Our Revolution (@OurRevolution) 31 janvier 2017
Tweetos incisif
Enfin, quand Donald Trump s’était vu retirer son compte Twitter des mains quelques jours avant son élection pour cause de trop nombreux dérapages, Bernie Sanders, lui, tweete comme un chef à ses 4 millions d’abonnés. Une touche d’humour par-ci, un partage ironique d’un article sur Donald Trump par-là et une pensée politique forte par-ci : voilà tout ce qui fait un bon compte sur Twitter. Parmi ces derniers messages les plus viraux, un tweet sans ambages en réaction à la nomination de Steve Bannon : "Mettre Steve Bannon à la tête du Conseil de sécurité national est dangereux et sans précédent. Il doit être viré". 33 000 retweets, et 81 000 likes. Hé re re bim.
Steve Bannon sitting on the National Security Council is dangerous and unprecedented. He must be removed.
— Bernie Sanders (@SenSanders) 30 janvier 2017
Même si je ne suis amoureuse que d’un homme, il reste maintenant à espérer que de plus en plus de personnalités au pouvoir rejoignent le combat de l’opposition. Et je ne suis pas la seule à le penser. Certains Américains sont persuadés que Bernie Sanders pourrait être leur sauveur, l’imaginant même en Che Sanders Guevara meneur d’une prochaine révolution.
Quelque chose à ajouter ? Dites-le en commentaire.