logo

Le signal des boîtes noires de l'A310 de Yemenia détecté

Les enquêteurs chargés des investigations sur le crash de l'A310 de Yemenia ont annoncé avoir détecté le signal des boîtes noires de l'appareil. L'avion s'est abîmé en mer le 30 juin au large des Comores, avec 153 personnes à son bord.

AFP - Les enquêteurs ont détecté le signal des balises des boîtes noires de l'Airbus A310 de la Yemenia, des boîtes déterminantes pour expliquer les causes du crash et qu'il va falloir rechercher dans l'océan Indien, ce qui pourrait prendre plusieurs jours.

"Les enquêteurs du Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA) ont détecté le signal des balises des enregistreurs de bord", a affirmé dimanche l'enquêteur principal comorien Ali Abdou Mohamed dans un communiqué. Une annonce confirmée par le BEA, organisme officiel français qui aide les responsables comoriens.

Le directeur général de l'Agence nationale de l'aviation civile et de la météorologie (ANACM), Abdou Saïd Madi, interrogé par l'AFP à Moroni, a indiqué que les boîtes se trouvent de 10 à 12 km de la plage de Mitsamiouli.

Selon lui, l'épave pourrait se trouver "dans les 5 ou 600 mètres de profondeur", ce qui laisse penser qu'un sous-marin sera nécessaire pour accéder à l'épave. "Pour la suite nous demandons aux pays étrangers de venir nous aider à faire sortir l'avion de la mer", a-t-il dit.

De la taille d'un gros tube d'aspirine, les balises émettent sous l'eau un signal accoustique (1 bip/seconde à 37,5 kHz) pendant au moins 30 jours, rendant facile leur localisation.

Les recherches dépendent largement de la profondeur des fonds marins au large de archipel des Comores --environ 2.000 mètres dans cette zone-- et de leur relief, volcanique à cet endroit.

"Les recherches pour localiser les enregistreurs de bord et l'épave de l'avion se poursuivent", précise Ali Abdou Mohamed, dans son communiqué. "De nombreux moyens comoriens, français, yéménites, américains et italiens sont sur place".

"A ce stade de l'enquête, rien ne permet de déterminer les circonstances et les causes de l'accident", a-t-il rappelé.

L'enquête technique est menée par l'ANACM des Comores, avec la participation de son homologue du Yémen, du BEA, du Bureau américain de la sécurité des transports (NTSB), des conseillers de Yemenia, d'Airbus et du motoriste américain Pratt et Whitney.

Les deux boîtes noires, en réalité de couleur orange, ont des fonctions bien distinctes.

Long de 48 cm, haut de 15 cm et large de 12 cm, le DFDR (digital flight data recorder) contient l'enregistrement seconde par seconde sous forme numérique de tous les paramètres de vol de l'avion (vitesse, altitude, trajectoire...).

De taille un peu plus réduite, le CVR (cockpit voice recorder), l'enregistreur de vol "phonique", comprend les conversations mais aussi tous les sons et annonces entendus dans le cockpit.

La mémoire proprement dite est protégée par un boîtier blindé qui peut résister à une immersion d'un mois à 6.000 mètres de profondeur, à un incendie d'une heure à 1.100 degrés centigrades ou à des forces d'écrasement d'environ 2,2 tonnes.

L'analyse des boîtes noires permet dans 90% des cas de déterminer les causes d'un accident, selon Robert Galan, pilote et expert auprès des tribunaux français.

L'appareil de la Yemenia s'est abîmé en mer dans la nuit de lundi à mardi peu avant son atterrissage, avec 153 personnes à bord. Un seul passager, une adolescente de 12 ans, a survécu.

Samedi, Yemenia avait d'abord annoncé suspendre tous ses vols à destination de Moroni --capitale des Comores où devait se poser l'A310 et qu'elle desservait via la capitale yéménite, Sanaa--, avant de revenir sur cette décision en maintenant les vols réguliers, mais en supprimant les vols additionnels.

Dimanche, plusieurs milliers de personnes, selon les organisateurs, issues de la communauté comorienne de la région parisienne ont défilé à Paris en hommage aux victimes du crash de l'A310.