Après l'annonce des résultats du second tour de la primaire de la gauche, les partisans de Benoît Hamon ont célébré leur victoire tout en parlant déjà de la marche à suivre vers la présidentielle.
"Quel plaisir de gagner… On n’est pas habitués !", plaisante Thierry, 55 ans, militant socialiste, en tombant dans les bras d’une amie militante.
Il est 21 heures passées ce dimanche 29 janvier à la Maison de la Mutualité, dans le 5e arrondissement de Paris, et Benoît Hamon vient de finir son discours visiblement ému face à ses partisans. Le vainqueur de la primaire de la gauche a déjà filé vers la rue de Solférino pour la photo avec son adversaire malheureux, Manuel Valls.
Les militants, eux, savourent la victoire de "leur" candidat. "On y croit depuis le début même quand personne n’y croyait et on va continuer d’y croire", s’enthousiasme Victoria, 25 ans, militante des "Jeunes avec Hamon" entre deux pas de danse. La jeune femme s’étonne que certains raillent l’utopisme de Benoît Hamon, c’est justement "son humanisme" qui l’a séduite. Bien avant l’annonce de la nette victoire de Benoît Hamon, son camp affichait sa confiance et sa sérénité… et parlait déjà rassemblement et unité.
"Bien sûr, on ne s’attend pas à ce que Manuel Valls devienne porte-parole de Benoît Hamon dans les semaines qui viennent", reconnaissait toutefois avec humour Daniel Goldberg, député de Seine-Saint-Denis. Même son de cloche du côté du directeur de campagne de Benoît Hamon, Mathieu Hanotin, qui appelle à la voie de la raison dès à présent : "On va ouvrir la porte à tout le monde et surtout à ceux qui ne nous ont pas soutenu". En soulignant d’emblée dans son allocution qu’il y avait "des différences, mais pas irréductibles avec Manuel Valls, Benoît Hamon n’a pas dit autre chose".
Fleur, 40 ans, professeur des écoles, a quant elle trouvé le vainqueur modeste dans sa victoire. "J'étais éteinte politiquement depuis des années, c'est la première fois que j'ai envie de mettre toutes mes billes sur quelqu'un", confie cette non-militante qui espère que cette victoire va réveiller la gauche, "même ceux qui ne sont pas venus voter à la primaire".
Dans la foule de militants, Will, 36 ans, est justement venu avec deux roses rouges pour réconcilier Valls et Hamon : "Si on se divise, on va à la déroute", analyse-t-il.