La République islamique a décidé d'appliquer la réciprocité après la décision du président américain d'interdire pendant trois mois l'entrée des Iraniens et des ressortissants de six autres pays à majorité musulmane sur son territoire.
"La République islamique d'Iran (...), tout en respectant le peuple américain et pour défendre les droits de ses citoyens, a décidé d'appliquer la réciprocité après la décision insultante des États-Unis concernant les ressortissants iraniens et tant que cette mesure n'aura pas été levée", a annoncé samedi 28 janvier le ministère des Affaires étrangères iranien, dans un communiqué repris par la télévision d'État.
La veille, Donald Trump a signé un décret interdisant pendant trois mois l'entrée aux États-Unis de ressortissants de sept pays musulmans, dont l’Iran, à l'exception de ressortissants détenteurs de visas diplomatiques et officiels et qui travaillent pour des institutions internationales. Ce décret prévoit également la suspension pendant quatre mois du programme fédéral d'admission et de réinstallation de réfugiés de pays en guerre, toutes nationalités confondues.
L'Iran et les États-Unis n'ont plus de relations diplomatiques depuis plus de 37 ans, mais environ un million d'Iraniens vivent aux États-Unis, selon les estimations officielles de Téhéran. Il s'agit de la plus forte communauté du pays vivant à l'étranger. De nombreux Iraniens se rendent également chaque année aux États-Unis pour voir leur famille.
"Il faut supprimer les murs entre les peuples"
Un peu plus tôt dans la journée de samedi, lors d'une allocution télévisée, sans nommer directement le président américain, le président Hassan Rohani avait déjà critiqué sa politique d'immigration affirmant que l'époque de la construction de murs entre les pays était "révolue". "Aujourd'hui, on n'est plus à une époque où on construit des murs entre les nations. Ils [les dirigeants américains] ont oublié qu'il y a quelques années le mur de Berlin s'est effondré, avait déclaré Hassan Rohani. Il faut supprimer les murs entre les peuples. Le monde d'aujourd'hui n'est pas un monde où l'on renforce les écarts entre les nations.", avait déclaré le chef d'État iranien à l'occasion d'une conférence internationale sur le tourisme.
En effet, moins d'une semaine après son entrée en fonction, Donald Trump a signé un décret donnant le coup d'envoi au projet de construction d'un mur le long de l'immense frontière entre les États-Unis et le Mexique, sa promesse de campagne la plus emblématique.
Avec AFP