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Pas de plan B prévu chez Les Républicains en cas de désistement de François Fillon

Le candidat de la droite François Fillon a évoqué jeudi soir l’hypothèse d’un désistement en cas de mise en examen dans l’affaire de l’emploi présumé fictif de son épouse. Mais chez Les Républicains, rien n’est prévu pour répondre à un tel scénario.

Quel plan B pour Les Républicains si leur candidat, François Fillon, était contraint de renoncer ? En affirmant, jeudi 26 janvier sur TF1, qu’il renoncerait à sa candidature à l’élection présidentielle en cas de mise en examen dans le cadre de l’affaire de l’emploi présumé fictif de son épouse, François Fillon a ouvert la porte à…l’inconnu. Car rien n’est prévu en cas de défaillance du candidat.

"Il n’y a rien de prévu", confirme à France 24 le porte-parole de François Fillon, Thierry Solère, par ailleurs membre du comité politique du parti Les Républicains et président du comité d’organisation de la primaire.

Les statuts officiels du parti Les Républicains, qui datent de mai 2015, n’abordent pas non plus cette question. L’article 38 stipule que "le candidat à la présidence de la République soutenu par le Mouvement est désigné à l’occasion d’une primaire ouverte à l’ensemble des citoyens". Il précise également qu’il "n’est pas organisé de primaire lorsque le président de la République est issu du Mouvement et candidat pour un second mandat". Mais l’éventualité du désistement du candidat vainqueur de la primaire n’a pas été envisagée.

L’hypothèse d’un "repêchage" du candidat arrivé en seconde position est d’ores et déjà à écarter. Interrogé vendredi matin en marge d’une réunion de Bordeaux Métropole, Alain Juppé a "clairement et définitivement" exclu l’éventualité d’être ce recours. "Nous n'en sommes pas là, François Fillon a apporté des éléments qui sont convaincants, je suis persuadé qu'il pourra poursuivre sa campagne", a-t-il ajouté.

"Les instances du parti vont devoir plancher sur cette éventualité"

Les options ne sont de toute façon pas très nombreuses pour le parti Les Républicains. Organiser une nouvelle primaire si peu de temps avant les scrutins des 23 avril et 7 mai est de toute évidence impossible.

En cas d’empêchement de François Fillon c’est donc au bureau politique des Républicains qu’il reviendra de désigner un candidat de substitution. Le vainqueur de la primaire a depuis repris le contrôle de l’appareil et se trouve en situation de peser sur ce choix, même si des renversements d’alliance peuvent toujours se produire.

L’enquête préliminaire ouverte – dans un temps record – par le parquet financier n’aboutira peut-être pas avant l’élection présidentielle. Mais François Fillon s’est lui-même mis une épée de Damoclès au-dessus de la tête.

"C’est une vraie question, reconnaît Thierry Solère. Même si elle n’est pas du tout d’actualité aujourd’hui car François Fillon n’est pas mis en examen, les instances du parti vont devoir plancher sur cette éventualité afin de prévoir ce qu’il faudra faire."

Question d’autant plus urgente que le temps ne joue pas en faveur des Républicains. La date limite du dépôt des candidatures à la présidentielle est en effet fixée au vendredi 17 mars. Si François Fillon devait être mis en examen après cette date, et s’il respectait son engagement, la droite républicaine n’aurait tout simplement pas de candidat à la présidentielle.

À moins qu’un autre candidat ne se déclare entre-temps…