
Le porte-parole de la Maison Blanche a évoqué jeudi la mise en place d'une taxe sur les produits mexicains pour financer la construction d'un mur à la frontière. Le président mexicain Enrique Peña Nieto a annulé sa visite à Washington.
Le président des États-Unis Donald Trump envisage, entre autres possibilités, la mise en place d'une taxe sur les produits mexicains pour financer la construction d'un mur à la frontière. La déclaration a provoqué jeudi 26 janvier un pic de fièvre entre les deux voisins. En pleine discorde sur ce projet de mur, promesse emblématique du magnat de l'immobilier durant sa campagne, et sur la renégociation de l'accord de libre-échange nord-américain (Aléna), le président mexicain Enrique Peña Nieto a annulé sa visite à Washington, prévue le 31 janvier prochain.
Le porte-parole de la Maison Blanche, Sean Spicer, a évoqué jeudi après-midi à bord de l'avion présidentiel Air Force One, la mise en place d'une taxe de 20 % sur les produits mexicains. "En faisant cela, nous pouvons récolter 10 milliards de dollars par an et facilement payer pour le mur grâce à ce seul mécanisme", a-t-il déclaré.
Quelques heures plus tard, il a partiellement fait machine arrière sur ses propos, affirmant qu'il s'agissait seulement d'une proposition parmi d'autres, destinée à illustrer les multiples modes possibles de financement, alors que Donald Trump a promis que Mexico finirait par payer pour le mur, d'une manière ou d'une autre.
"Non négociable"
Payer pour le mur "n'est pas négociable", a répliqué jeudi 26 janvier le ministre mexicain des Affaires étrangères, Luis Videgaray, lors d'une conférence de presse à Washington.
Donald Trump a signé mercredi un décret donnant le coup d'envoi, largement symbolique à ce stade, du projet de construction d'un mur renforcé le long de l'immense frontière avec le Mexique.
Commentant l'annulation de la rencontre avec son homologue mexicain, il a estimé qu'elle aurait été "stérile". La veille, Enrique Peña Nieto avait condamné l'initiative américaine qui, "au lieu de nous unir, nous divise".
"Nous allons maintenir les lignes de communication ouvertes", a tempéré le porte-parole de la Maison Blanche. L'idée d'une taxe sur les importations a provoqué la consternation des élus attachés au libre-échange, une sensibilité très représentée chez les républicains.
"Les tarifs [douaniers] sont une taxe sur les familles américaines", a estimé le sénateur républicain Ben Sasse. Mais dans les couloirs du séminaire annuel des républicains du Congrès, à Philadelphie, on expliquait que l'annonce fracassante correspondait en réalité au grand projet de réforme fiscale qui doit voir le jour en 2017, censé remettre à plat la façon dont les entreprises sont taxées selon qu'elles produisent aux États-Unis ou ailleurs.
Avec AFP