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Au menu de cette revue de presse internationale, mardi 24 janvier, les négociations entre les rebelles et le régime syrien, qui se déroulent actuellement dans un climat tendu à Astana, au Kazakhstan. La décision de Donald Trump de retirer les Etats-Unis du TPP, et de suspendre le financement des ONG internationales qui soutiennent l’avortement. Et le problème de sa syntaxe.

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On commence cette revue de presse internationale à Astana, au Kazakhstan, où les négociations sur la Syrie ont débuté hier dans une ambiance tendue.
D’après L’Orient Le Jour, la première journée de négociations s’est terminée «sans avancée apparente», les discussions ayant surtout porté sur le cessez-le-feu instauré le 30 décembre grâce à la médiation russo-turque. Le quotidien libanais rappelle que ce cessez-le-feu a conduit à une «réduction de la violence malgré des violations régulières», mais que l’instauration de cette trêve n’est qu’une «première étape», les rebelles et régime devant toujours discuter des questions politiques et trouver un terrain d’entente sur le sort à réserver à Bachar el-Assad – une question «nettement plus difficile» à régler. «Beaucoup de travail reste encore à accomplir», confirme Hurryiet, en évoquant un début de négociation «difficile» - une analyse sensiblement différente de celle qu’on a trouvée sur le site d’information panarabe Rai Al Youm, pro-russe et favorable au régime syrien, qui se félicite de la façon dont les choses se sont déroulées hier, saluant d’emblée des négociations «couronnées de succès», au cours desquelles «les barrières entre le régime syrien et l'opposition» auraient été brisées . «Les deux parties se sont assises à la même table dans la même pièce », relève le site, qui oublie toutefois de mentionner et la taille de la table et le fait que les parties en question ne se sont à aucun instant adressé la parole. Résumé de la journée d’hier avec un dessin publié par le quotidien panarabe basé à Londres Al Quds Al Arabi, qui montre un rebelle syrien assis, effectivement, à la table des négociations, menées sous l’œil de Bachar el-Assad.
Egalement très commentée ce matin, la décision de Donald Trump d’entamer le retrait des Etats-Unis du traité de libre-échange transpacifique. «En rejetant le TPP, le nouveau président américain amorce sa politique protectionniste», réagit Le Soir. «Trump isole l’Amérique», titre le journal, qui parle d’un « coup d’arrêt au libre-échange commercial traditionnellement défendu par les Etats-Unis» et l’amorce d’un «changement de cap qui pourrait laisser le champ libre à la Chine». «Le nouveau président ne compte pas s’arrêter là, puisqu’il a promis de renégocier également l’accord de libre-échange Aléna», qui allie les Etats-Unis, le Mexique et le Canada, annonce le quotidien belge, qui rappelle que Donald Trump accuse ces traités commerciaux d’avoir précipité la désindustrialisation américaine. «Le retrait du traité transpacifique transforme le rôle des Etats-Unis dans l’économie mondiale», confirme The Washington Post, qui juge que cette décision offre la possibilité à d’autres pays, Chine en tête, de «bander leurs muscles».
Chargée de mettre en œuvre cette réorientation, la nouvelle Administration Trump fait la part belle aux hommes blancs. D’après The New York Times, l’équipe du nouveau président est celle qui compte le moins de femmes et de personnes de couleur – 5 personnes, seulement, sur 22 au total -   depuis le début des années 80, lorsque Ronald Reagan avait lui aussi fait le choix de s’entourer largement d’hommes blancs d’âge mûr. C’est une partie de cette équipe blanche et masculine qui entourait hier Donald Trump lorsque celui-ci a signé un décret interdisant le financement des ONG internationales qui soutiennent l'avortement - une mesure prise au lendemain du 44e anniversaire de «Roe V. Wade», l'arrêt emblématique de la Cour suprême qui a légalisé l'avortement en 1973 aux États-Unis, et deux jours après que des millions d'Américaines ont manifesté pour leurs droits, relève The Huffington Post, qui rapporte que le président s’est immédiatement attiré les condamnations des organisations progressistes et de défense des femmes, notamment sur Twitter, où un internaute a posté ceci: «Aussi longtemps que vous vivrez, vous ne verrez pas une photo de 7 femmes signant un décret sur ce que les hommes doivent faire de leurs organes reproductifs».
Donald Trump dont les discours donneraient du fil à retordre aux traducteurs français. Retranscrire la syntaxe trumpienne dans la langue de Molière relèverait du tour de force, à en croire les interprètes interrogés par The Independent, qui racontent leurs difficultés non seulement à suivre les méandres de sa pensée, mais aussi à traduire son «vocabulaire limité et sa syntaxe incorrecte». Une traductrice explique que «c’est comme si Donald Trump avait des sortes de groupes thématiques dans sa tête, dans lesquels il piocherait sans liaison logique», ce qui poserait particulièrement problème aux francophones, dont la langue serait plus structurée et plus logique, les traducteurs se retrouvant confrontés à ce dilemme: choisir d’être fidèles au style de Donald Trump ou au sens de ce qu’il veut dire. «Il est certains esprits dont les sombres pensées / Sont d'un nuage épais toujours embarrassées / Le jour de la raison ne le saurait percer…Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement / Et les mots pour le dire arrivent aisément» - ce n’est pas moi qui le dis, c’est Nicolas Boileau, un poète français du 17ème siècle.
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