Les droites extrêmes et populistes européennes sont réunies ce week-end pour un congrès à Coblence, en Allemagne. Le FN français, l'AfD allemand et le PVV néerlandais espère peser électoralement en 2017 dans leurs pays respectifs.
Victoire du Brexit, éléction de Donald Trump aux États-Unis… en 2016, les succès se sont multipliés pour les populistes. Galvanisée par ces succès, la présidente du Front national français, Marine Le Pen, a prédit samedi 21 janvier, lors d'un congrès des droites extrêmes et populistes européennes, une révolte électorale cette année en Europe lors d'une série de scrutins cruciaux.
Pour la candidate à la présidentielle française, 2017 sera l'année où les électeurs français, allemands et néerlandais pourraient "changer la face de l'Europe".
"2016 a été l'année où le monde anglo-saxon s'est réveillé. 2017 sera, j'en suis sûre, l'année du réveil des peuples de l'Europe continentale", a-t-elle déclaré lors d'une réunion de partis membres du groupe Europe des nations et des libertés (ENL) du Parlement européen, fondé en 2015.
"Mettre fin à la tyrannie de l'UE"
"Il faut passer à l'étape suivante (...) l'étape où nous serons majoritaires dans les urnes à chaque élection", a proclamé celle qui, selon les sondages, est bien placée pour être au deuxième tour de la présidentielle du printemps en France.
Marine Le Pen a une nouvelle fois tiré à boulets rouges sur l'euro, la "tyrannie" de l'UE, la politique migratoire de la chancelière Angela Merkel et salué Donald Trump et le choix du Brexit des Britanniques, qui ont été érigés en modèle. Elle a en outre réaffirmé, en conférence de presse, sa volonté d'organiser, si elle est élue en mai, un référendum sur l'appartenance de la France à l'UE si celle-ci "continue sa fuite en avant et refuse de restituer la souveraineté aux peuples".
Geert Wilders, chef du parti néerlandais anti-islam Parti pour la liberté (PVV), lui a succédé à la tribune sur le même ton. "Hier une nouvelle Amérique, aujourd'hui Coblence, demain une nouvelle Europe (...) nous sommes à l'aube d'un printemps patriotique", a dit celui dont la formation pourrait arriver en tête des législatives de mars aux Pays-Bas.
Des manifestations contre ce sommet
Parallèlement, 3 000 manifestants, selon la police, se sont rassemblés pour dénoncer cette réunion. Le chef du gouvernement luxembourgeois Jean Asselborn était présent pour une "Europe ouverte".
Des effigies en carton d'Hitler et de Mussolini notamment ont été exposées et les protestataires, réunis sous l'œil de 1 000 policiers, ont brandi des pancartes barrées de slogans comme "celui qui dort en démocratie peut se réveiller dans une dictature". Certains ont également entonné "L'Ode à la joie" de Beethoven qui est l'hymne européen.
Beeindruckende Demonstration in Koblenz FÜR ein solidarisches, buntes Europa! #KoblenzBleibtBunt #RLPbleibtBunt #EUBleibtBunt pic.twitter.com/HwZ9ipJxgX
— Sabine Bätzing (@Sabine_Baetzing) 21 janvier 2017Platz vor der Rhein-Mosel-Halle ist voll. Wilders, Le Pen &Co sind hier unerwünscht #KoblenzBleibtBunt pic.twitter.com/h06CXyE41D
— Grüne Cochem Zell (@GrueneCochemZ) 21 janvier 2017Couple franco-allemand d'extrême droite
Le congrès était aussi l'occasion d'entériner un rapprochement entre le FN et l'Alternative pour l'Allemagne (AfD), jeune formation populiste anti-islam et anti-élites qui est en pleine ascension électorale, surfant sur les inquiétude générées par l'arrivée de plus d'un million de demandeurs d'asile depuis 2015.
La figure montante du parti, Frauke Petry, a aussi sonné la charge contre l'UE qui ne veut "plus de peuples, mais des populations" et réclamé "une Europe des patries libres". Elle a aussi dénoncé "les centaines de milliers, les millions" de migrants "qui envahissent notre continent".
L'AfD espère un score à deux chiffres lors des législatives du 24 septembre et priver Angela Merkel d'une majorité pour un quatrième mandat à la chancellerie. Son entrée à la chambre des députés serait une première pour un tel parti depuis la chute du nazisme.
AFP