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"C'est parti pour le show"

Toute la presse française titre ce matin, presque sans exception, sur l’investiture de Donald Trump. Les journaux reviennent également sur le dernier débat avant le premier tour de la primaire des socialistes. Enfin, tous les quotidiens soulignent l'exploit d'Armel Le Cleac'h, vainqueur du Vendée Globe.

"C’est parti", lance Libération en une, avec une photo de Donald Trump en pleine tempête. Le 45e président des États-Unis sera investi aujourd'hui. Ce sera "la fête pour les uns, le cauchemar pour les autres", affirme le journal de gauche, qui explique qu’on "ressent tous un filet de sueur glacée couler le long de notre colonne vertébrale en imaginant Barack Obama remettre à Donald Trump la petite mallette contenant les codes nucléaires américains".

Le problème, poursuit David Carzon dans son éditorial, c’est qu’avec ce 45e président des États-Unis, "plus rien n’est sous contrôle". Car Donald Trump "reste et restera imprévisible". C’est peut-être la seule chose que l’on peut prédire à propos de sa présidence.

Car jamais dans l’histoire, un président entrant à la Maison Blanche n’aura laissé "planer autant d’incertitudes sur ses choix", affirme La Croix. Cette présidence est assortie de nombreuses "inconnues". Le quotidien chrétien en dénombre au moins dix. Avec plusieurs questions : Quelle sera sa politique intérieure ? Sa politique de défense ? Ses relations avec la Chine, la Russie, l’Europe, ou encore sa politique vis-à-vis du Proche-Orient? Mais La Croix se demande surtout, si accédant au pouvoir, Donald Trump met la démocratie américaine en danger. Le journal se veut rassurant en affirmant que le président n’a pas tous les pouvoirs et qu’il est encadré par les parlementaires. Néanmoins, "Trump devrait rester Trump et faire du Trump", à coup de tweets agressifs et intimidants.

Twitter qui définit évidemment déjà très bien Donald Trump. Le nouveau président a notamment un style de langage bien à lui. Son vocabulaire est très simple, accessible à un élève de CM1, un enfant de 9-10 ans, affirme encore Libération qui propose un abécédaire du langage de Donald Trump. Quelques exemples : à la lettre A, il y a l'adjectif "amazing" (génial). À la lettre M, son slogan, "Make America great again". À la lettre Y, le mot "YUUUGE" (énorme, écrit de façon phonétique). Et à la lettre D, "disaster". Un mot largement utilisé pour décrire le bilan de ses adversaires, que ce soit dans son camp ou du côté démocrate. C’est notamment ainsi qu’il a défini l’Obamacare, le système de santé mis en place par Barack Obama. En fait, Trump adore le style binaire, polarisé et les superlatifs : zéro ou génial, "bad" (mauvais) ou "good" (bon). 

Une chose est sûre, c’est que Trump sera un président tout sauf "normal". C’est ce qu’affirme Le Parisien Aujourd’hui en France en une. "Un président pas normal", c’est évidemment une référence à la politique française, à François Hollande qui voulait être un président normal, il y a cinq ans. L’accession à la Maison Blanche de Donald Trump, "pour nous, c’est une mauvaise nouvelle", affirme très clairement le journal dans son édito. Mauvaise nouvelle, car Trump mise sur "la désunion de l’Europe, applaudit le Brexit et méprise la France".

Si toute la presse a les yeux rivés sur Donald Trump, Le Figaro n’en n’oublie pas pour autant Barack Obama. Le quotidien s’intéresse à la nouvelle vie de Barack Obama, qui à 55 ans devient le plus jeune « ex » président depuis la fin du 19e siècle. Après quelques vacances en Californie avec sa famille, il s’installera à Washington afin de permettre à sa plus jeune fille de terminer le lycée. Pendant cette période, il devrait commencer sa retraite par des travaux d’écriture et en particulier ses mémoires. Il faut dire que cet exercice est très lucratif. On lui aurait déjà proposé 20 millions de dollars !

La presse française revient également sur la primaire des socialistes en France et sur le dernier débat, qui a opposé les sept prétendants à l’investiture hier soir. La plupart des journaux ont bouclé trop tôt pour analyser le détail des échanges, et renvoient à leur site Internet pour les analyses. Le Parisien Aujourd’hui en France fait figure d’exception. Il a jugé le débat studieux, mais pas enthousiasmant. Les échanges ont néanmoins été plus épicés que lors des derniers débats, et ils ont notamment visé le candidat Benoît Hamon, pris pour cible par les autres protagonistes sur plusieurs sujets, en particulier sur le revenu universel.
Le Parisien qui a également, noté comme à son habitude, les prestations des candidats. Et à ce jeu, trois se détachent : Manuel Valls, jugé détendu, et Arnaud Montebourg, jugé éloquent, obtiennent tous deux un honorable 7 sur 10. Benoît Hamon, estimé solide, reçoit pour sa part un 6,5. En revanche, Sylvie Pinel, qualifiée de trop scolaire, obtient la plus mauvaise note : 3 sur 10.

Et puis on ne peut pas terminer cette revue de presse sans évoquer la victoire d’Armel Le Cleach, vainqueur du Vendée Globe. "Un jour de gloire", titre Le Parisien Aujourd’hui en France. Le Cléac’h est allé "au bout de l’exploit", affirme de son côté L’Équipe, qui en fait sa une. Car le skipper français ne gagne pas seulement la prestigieuse course en solitaire, il en pulvérise le record. Il aura avalé les océans en 74 jours, 3 heures et 35 minutes et 46 secondes. Une victoire qu’il doit à son talent naturel mais aussi à un travail acharné pour assouvir sa soif de compétition viscérale.
Voilà qui fascine. Et c’est ce qu’en retient Le Figaro qui fait du Vendée Globe sont édito. Ces marins sont les nouveaux héros d’une époque affligée, souligne Arnaud de la Grange. Des héros aussi par les valeurs qu’ils véhiculent : la beauté de leur engagement, la grâce de l’audace, le courage, la modestie, la responsabilité. Toute époque a besoin de héros, d’éclaireurs qui emmènent vers le haut. Pour tout cela, Merci Armel Le Cleac’h, conclut l’éditorialiste.