
François Fillon a officiellement été investi candidat de la droite et du centre à la présidentielle. Lors du conseil national des Républicains samedi à la Mutualité, à Paris, il a affirmé son autorité face aux anciens soutiens de Nicolas Sarkozy.
"Que ma victoire ait pu décevoir certains je puis le concevoir, mais j'attends de mon parti de la responsabilité et de la discipline". François Fillon a affiché son autorité face à ses troupes samedi 14 janvier, à l aMutualité, à Paris, lors du premier conseil national des Républicains depuis son plébiscite à la primaire de la droite et du centre.
Officiellement investi candidat à l’élection présidentielle d’avril prochain, l’ancien Premier ministre a délivré une fin de non-recevoir à ceux des anciens soutiens de Nicolas Sarkozy qui prônent des amendements "sociaux" à son programme libéral pour ne pas s'aliéner l'électorat populaire.
"Je ne vais pas changer ce que je crois et ce que je veux en fonction des vapeurs des uns et des autres", a-t-il insisté à l'intention de Christian Estrosi, absent samedi, et de Laurent Wauquiez, qui a de nouveau fait entendre sa différence après avoir plaidé cette semaine pour le retour aux heures supplémentaires défiscalisées, mesure phare de Nicolas Sarkozy.
"L'unité n'est pas l'uniformité !", a lancé à la tribune le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes. "Que les choses soient claires : François, tu as tout notre soutien", mais "tu n'as pas besoin de clones autour de toi".
Avant lui, Brice Hortefeux, qui ne s'est pas exprimé à la tribune, avait répété devant la presse son vœu de voir le programme "enrichi sur les questions sociales".
"Ne tombons pas dans le piège de nos adversaires"
En réponse, plusieurs membres du parti ont tenté d’apaiser la situation en portant le "message d’unité" de l'ancien chef d'État. "Nicolas Sarkozy n'a pas d'héritier [...] mais il a engagé la famille politique qu'il a construite à rester unie", a par exemple dit Gérald Darmanin, ancien coordinateur de la campagne de Nicolas Sarkozy et maire de Tourcoing. "Ce message doit être entendu, [...] ne pas rester unis serait un crime contre notre pays".
Luc Chatel, président du conseil national et ancien conseiller politique de Nicolas Sarkozy, lui a fait écho : "Ne tombons pas dans le piège de nos adversaires. Utiliser les mots de la gauche, c'est céder à leur idéologie".
Les fillonistes se sont chargés de répéter l'avertissement. "Quand on a une suggestion à faire à notre candidat, c'est à lui que nous la faisons, pas devant un micro", a déclaré Bernard Accoyer, le nouveau secrétaire général des Républicains.
"La diversité n'a de sens que si elle orientée vers un projet collectif", a souligné pour sa part Bruno Retailleau, coordinateur de la campagne de François Fillon.
Avec Reuters