Les os du criminel nazi seront utilisés par les étudiants d'une université brésilienne pour apprendre la médecine légiste.
Il aurait jeté des bébés par les fenêtres, affamé des enfants pour observer la réaction de leurs corps, amputé inutilement des hommes ou encore injecté des produits expérimentaux dans les yeux de ses victimes : Josef Mengele n’a pas volé son surnom d'"Ange de la mort".
Pendant la Seconde Guerre mondiale, cet officier allemand nazi a conduit des "expériences médicales" sur des centaines de prisonniers des camps de concentration nazis. Des expériences souvent placées sous le signe de la torture ou de la mort dans les chambres à gaz.
Aujourd’hui, le criminel nazi va, lui aussi, voir son corps "donné à la science". Les os de Josef Mengele vont servir de support pédagogique pour un cours de médecine dans une université brésilienne.
Odd twist: Bones of Nazi 'Angel of Death' Josef Mengele to teach students forensic medicine. (Yes, that's his head.) https://t.co/C0DHU1XGcR pic.twitter.com/netRgk06rq
— Gary Miles (@GaryMiles_DN) 11 janvier 2017
Josef Mengele sous la loupe des étudiants brésiliens
L’idée a germé dans la tête du docteur Daniel Romero Muñoz, l'un des chercheurs qui a formellement identifié Josef Mengele quand son squelette a été exhumé au Brésil en 1985. Il y a quelques mois, il a finalement obtenu l’autorisation d’utiliser les os du criminel pour ses cours.
En 1985, les restes de Josef Mengele avaient été retrouvés dans un petit cimetière brésilien en banlieue de São Paulo, sous une pierre tombale recensant le faux nom de Wolfgang Gerhard. C’est ici qu’avait été enterré le criminel nazi, mort à l'âge de 67 ans dans le plus grand secret, alors qu’il fuyait la justice en cavale au Brésil depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Après plus de 30 ans passés dans les entrepôts de l’institut médico-légal de São Paulo, le squelette de Josef Mengele servira désormais de support d’apprentissage aux étudiants en médecine légiste.
Une fracture du pelvis gauche, suite à un accident de moto à Auschwitz, a été observée.
"Les os seront utiles pour enseigner comment examiner les restes d’un individu et les faire correspondre aux données des documents reliés à la personne", a expliqué le docteur Daniel Romero Muñoz à l’Associated Press.
Trente ans plus tôt, il était parvenu à identifier le criminel nazi en observant les traces du temps laissées sur ses os. "Par exemple, en examinant les restes de Josef Mengele, nous avons observé une fracture du pelvis gauche", des informations que le docteur a comparées avec "des archives de l’armée qui mentionnait la fracture du pelvis dans un accident de moto à Auschwitz".
Une fracture du pelvis, mais aussi un petit trou sur l'os de la joue, qui témoigne d’une tendance aux sinusites chroniques. Ou encore des traces d’abcès dentaires, qu’il aurait traités lui-même en utilisant des rasoirs pendant sa cavale. Des indices qui avaient permis aux chercheurs, en 1985, de retracer l’identité du squelette, formellement identifié ensuite grâce à son ADN en 1992. Et qui servent désormais à la formation des futures générations de médecins.
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