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Une marée humaine dans les rues de Téhéran pour les funérailles de l'ex-président Rafsandjani

Des centaines de milliers de personnes ont assisté mardi 10 janvier à Téhéran aux funérailles nationales de l'ancien président iranien Akbar Hachemi Rafsandjani, un pilier de la République islamique, mort dimanche à 82 ans.

Des centaines de milliers d'Iraniens ont accompagné mardi 11 janvier à Téhéran  Akbar Hachemi Rafsandjani jusqu'à sa dernière demeure, le mausolée où se trouve la tombe du père de la République islamique, l'imam Khomeiny, dont l'ex-président était proche.

Le turban blanc de l'ancien président et une photo de lui avaient été placés sur son cercueil, installé sur un camion qui a avancé lentement au milieu de la foule impressionnante en direction du mausolée.

Les funérailles nationales avaient débuté plus tôt, dans une atmosphère grave, à l'université de Téhéran en présence du guide suprême Ali Khamenei, qui a prononcé "la prière du mort" de celui qui fût son opposant.

La prière funéraire de َl'Ayatollah Hashemi #Rafsandjani dirigée par le Guide suprême de la Révolution pic.twitter.com/JzUNpCBgwN

— Ayatollah Khamenei (@Khamenei_Fra) 10 janvier 2017

Des personnalités politiques et militaires de tous bords étaient également présentes à l'université de Téhéran. Parmi elles, le président considéré comme modéré Hassan Rohani et le général Ghassem Souleimani, chef des opérations extérieures des Gardiens de la révolution, l'armée d'élite iranienne.

Des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux montraient dans les rues de Téhéran des petits groupes de manifestants scandant des slogans en faveur de l'opposant Mir Hossein Moussavi, l'un des chefs du mouvement de protestation de 2009 contre la réélection de l'ex-président ultraconservateur Mahmoud Ahmadinejad, violemment réprimé par les autorités. Hachemi Rafsandjani avait soutenu les protestations de 2009 et le Mouvement vert a officiellement appelé ses partisans à se rendre à ses obsèques.

People chanting the name of the leader of #Iran’s green movement at #Rafsanjani’s funeral. #MirHousain pic.twitter.com/i3uIAAxJvh

— Bahman Kalbasi (@BahmanKalbasi) 10 janvier 2017

N,36 ans " la moitié des gens venus aujourd'hui étaient Dans la rue en 2009.Rafsanjani était celui qui nous soutenait" #obseques #Rafsanjani

— Mariam Pirzadeh (@mapirzadeh) 10 janvier 2017

Mohammad Khatami, grand absent de ces funérailles

D'autres petits groupes scandaient également des slogans en faveur de l'ex-président réformateur Mohammad Khatami, qui a été un proche allié de Hachemi Rafsandjani pour former une alliance entre réformateurs et modérés, qui a permis en 2013 l’élection de l’actuel président modéré Hassan Rohani.

At Rafsanjani's funeral in Tehran now the pro-reform crowd is chanting:
"The will of Hashemi (is)
Supporting Khatami" pic.twitter.com/KyCU8APu5r

— Negar نگار (@NegarMortazavi) 10 janvier 2017

Mohammad Khatami aura été le grand absent de ces funérailles nationales, auxquelles il lui a été interdit d’assister : l’ancien président reste sous surveillance et les médias ont interdiction de publier ses déclarations et des photos de lui.

La mort de Hachemi Rafsandjani est un coup dur pour le camp réformateur et modéré. L'ex-président, qui dirigeait le Conseil de discernement du régime, chargé notamment de conseiller le guide suprême, était un fin politique bénéficiant de réseaux d'influence à travers tout le pays. L'ayatollah Khamenei devra très vite nommer son successeur à la tête du Conseil de discernement. L'orientation politique de ce nouveau dirigeant sera déterminante pour l'équilibre du pouvoir au sein des institutions, pour la plupart contrôlées par les conservateurs.

À l'approche de l'élection présidentielle, en mai, sa mort constitue une perte importante pour le président Rohani, qui était son protégé et devrait briguer un second mandat de quatre ans. Récemment, Hachemi Rafsandjani avait indiqué être "confiant" dans sa réélection pour un dernier mandat.

L'air triste du Président Hassan Rohani aux funérailles de son principal allié Rafsanjani. #Iran pic.twitter.com/deCbOAhf6X

— Ahmad PARHIZI (@APARHIZI) 10 janvier 2017

En mai 2016, estimant que grâce à l'élection de Hassan Rohani l'Iran avait été remis sur le droit chemin après avoir failli dérailler sous l'ère Ahmadinejad, il avait déclaré : "Maintenant je peux mourir en paix".

Rafsanjani did not start his career as a popular politician but it sure looks like he ended it as one. pic.twitter.com/x7HsnRLKWr

— Negar نگار (@NegarMortazavi) 10 janvier 2017

Avec AFP