La Première ministre britannique Theresa May a nommé mercredi Tim Barrow ambassadeur du Royaume-uni auprès de l'Union européenne après la démission fracassante de son prédécesseur, Ivan Rogers.
Ivan Rogers, l'ambassadeur du Royaume-uni auprès de l'Union européenne qui a démmissioné mardi 3 janvier, a été remplacé à ce poste par Tim Barrow, nommé mercredi 4 janvier par la Première ministre britannique, Theresa May. Ivan Rogers avait démissionné la veille avec fracas, moins de trois mois avant le déclenchement prévu de la sortie de l'UE.
Nommé en 2013, il s'était récemment attiré les foudres des partisans d'une coupure radicale avec l'UE. Il avait expliqué qu'aux yeux des 27 autres États membres de l'union, la signature d'un nouvel accord commercial entre le Royaume-Uni et l'UE post-Brexit n'interviendrait pas avant une bonne dizaine d'années. Faisant écho à tout un pays qui s'interroge depuis des mois sur la stratégie de Theresa May, Ivan Rogers a souligné dans sa lettre de départ que lui-même ne "sait pas encore quels seront les objectifs du gouvernement quant aux relations entre le Royaume-Uni et l'UE [après le Brexit]".
Selon le Telegraph, qui cite des sources gouvernementales, Ivan Rogers aurait fait les frais de sa "vision négative du Brexit" et son départ était de toute façon programmé, Downing Street souhaitant disposer à Bruxelles d'un ambassadeur "qui croit au Brexit" avant d'entrer dans le vif du sujet.
Barrow : un "négociateur coriace", selon Downing Street
Tim Barrow, directeur politique au ministère des Affaires étrangères, a été ambassadeur à Moscou entre 2011 et 2015 et connaît bien les institutions européennes, après avoir été diplomate à Bruxelles à deux reprises. Le diplomate s'est dit "honoré". Un porte-parole de Downing Street a salué l'arrivée d'un "négociateur coriace [qui possède] l'expérience adéquate pour défendre les objectifs britanniques à Bruxelles".
Les partisans du Brexit, qui avaient applaudi le départ d'Ivan Rogers en appelant à ce qu'un diplomate plus favorable à la sortie de l'UE prenne le relais, n'ont pas tardé à déchanter. "Super de voir le gouvernement remplacer un diplomate anobli par un autre diplomate anobli", a grincé sur Twitter Nigel Farage, champion du Brexit et ex-chef du parti europhobe Ukip.
Theresa May doit activer l'article 50 du Traité de Lisbonne, qui ouvrira les négociations de sortie, avant la fin du mois de mars. Cela lancera un compte à rebours de deux ans, à l'issue desquels le Royaume-Uni quittera le bloc européen, conformément au résultat.
Avec AFP