
Au menu de cette revue de presse du jeudi 5 janvier: la condamnation d’un soldat israélien accusé d’avoir achevé un Palestinien à terre, et le supplice des Rohingya en Birmanie.
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On commence cette revue de presse internationale en Israël, où un soldat qui avait achevé un Palestinien à terre a été reconnu coupable d’homicide, après des mois d'un procès qui divise les Israéliens.
Le sergent Elor Azaria, 20 ans, encourt vingt ans de prison, d’après The Jerusalem Post, qui précise que les juges ont maintenant plusieurs semaines pour se prononcer. Le journal montre ce matin à la une le jeune homme quelques instants avant l’énoncé du verdict, entouré de ses proches, et les manifestants qui s’étaient rassemblés hier devant le tribunal de Tel Aviv pour lui exprimer leur soutien. «Le verdict d’hier n’a pas été accepté par tous», rappelle le journal, qui cite également la déclaration de Benjamin Netanyahou, qui s’est dit «favorable à ce qu'Elor Azaria bénéficie d'une mesure de grâce». Le journal, lui, voit dans sa condamnation l’illustration de ce qu’«Israël, après des décennies de lutte contre le terrorisme, reste fidèle à ses principes, à sa morale et à ses valeurs». Une analyse que partage Haaretz, qui parle d’un verdict «magnifiquement construit», et estime que les demandes de grâce concernant Elor Azaria «doivent être rejetées». «Non, écrit le journal, Azaria n’est pas le fils de chacun d’entre nous, c’est un soldat qui a tué, et lui accorder le pardon serait intolérable», poursuivant que le message qui doit être diffusé est «qu’Israël ne détourne pas le regard des crimes qui entraînent la mort, même commis par un tueur en uniforme».
Alors que le quotidien libanais Al Akhbar, qui présente le jeune Palestinien tué par Elor Azaria comme un «martyr», relève à la fois l’attention médiatique suscitée par cette affaire en Israël et les divisions qu’elle met au jour au sein de la société israélienne, le journal jordanien Al Rai revient lui aussi sur ces divisions, en s’interrogeant sur leurs causes. Pourquoi, demande le journal, un tel fossé entre ceux qui prônent l’appui inconditionnel aux soldats de Tsahal et ceux qui condamnent Elior Azaria en invoquant des critères déontologiques? Al Rai n’apporte pas, cependant, d’éléments de réponse à sa propre question.
En Birmanie, le gouvernement a reconnu, pour la première fois cette semaine, l’existence d’exactions contre la minorité musulmane rohingya. Le mea culpa, néanmoins, s’est arrêté là, puisqu’après l’annonce lundi de sanctions contre des policiers filmés en train de frapper des membres de cette communauté, The Independent rapporte que la presse birmane a fait état, hier, de conclusions sensiblement différentes d’une commission gouvernementale supposée enquêter sur les violations des droits de l’homme à l’encontre des Rohingya. Contrairement à ce qu’ont affirmé plusieurs officiels de l’ONU, «les Rohingya ne sont pas la cible d’un génocide en Birmanie, et ceux qui prétendent le contraire font de la propagande», a conclu ladite commission – dont la perception des faits est diamétralement opposée à ceux relatés par Le Monde, qui raconte «le supplice des Rohingya». Le journal a notamment recueilli les témoignages de deux femmes de cette minorité qui vivaient dans le nord de l’Arakan, un État de l’ouest de la Birmanie. Comme des dizaines de milliers de Rohingya, elles ont dû fuir au Bangladesh après le déclenchement d’une «opération de nettoyage» militaire censée pourchasser des insurgés musulmans… «Des razzias d’une rare violence», dénonce Le Monde, citant le témoignage de Nour Nahar, 20 ans. Elle raconte ce qui lui est arrivé le 10 décembre dernier: «Les soldats sont arrivés tôt le matin dans mon village. Ils ont mis le feu à la maison. Je me suis échappée avec mes deux enfants, mon fils, Mohammed Salim, 4 ans, et ma fille, Nour Kayos, un an et demi. Puis les soldats m’ont attrapée et m’ont emmenée dans la pièce d’une autre maison. Ils étaient quatre. Ils m’ont violée à tour de rôle. Ensuite, ils ont attrapé mes enfants. Je les ai vus les maintenir, leur mettre une main sur la bouche et leur tirer une balle dans la tête».
Tristes témoignages en ce début d’année - pas de quoi, en tout cas, inverser les pronostics pessimistes. L’année 2017 n’a déjà pas vraiment bonne presse, comme en témoigne le dessin du Thaïlandais Stephff, qui la montre déjà exténuée, sur le divan d’un psychanalyste. «J’ai le sentiment que personne ne me fait bon accueil».
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