On commence cette revue de presse française avec ce crash aérien, au-dessus de la mer noire, d’un avion militaire russe. Aucun des 92 passagers n’a survécu.

D’après Libération, cet avion a disparu des écrans radars après une escale technique à Sotchi, la ville des JO d’hiver de 2014, alors qu’il se rendait sur une base aérienne russe au sud-est de Lattaquié, en Syrie. C’est là, devant des soldats, que devaient se produire les chœurs de l’Armée russe, dont 64 membres se trouvaient à bord de l’appareil – qui transportait également plusieurs journalistes et militaires. Libé indique que les boîtes noires de l’avion n’ont pas encore été retrouvées, et que l’avion qui s’est écrasé en mer, un Tupolev TU-154, mis en service il y a 33 ans, est une réplique du Boeing 727. Il a été conçu durant la guerre froide comme une réponse à l’appareil américain, et ne vole quasiment plus dans sa version passagers, selon Libé, qui rappelle que le TU-154 a déjà été impliqué dans plusieurs accidents, comme celui du 10 avril2010 dans lequel le chef de l’Etat, et plusieurs responsables polonais, avaient trouvé la mort, dans l’ouest de la Russie.

Ce drame vient endeuiller une année par ailleurs faste pour le Kremlin. Les Echos racontent comment Vladimir Poutine finit cette année «sur les chapeaux de roue», après être parvenu à imposer sa mainmise sur la Syrie, œuvré pour un accord sur la baisse mondiale de la production de pétrole, pour un rapprochement diplomatique et économique avec le Japon, et pour un renforcement des liens avec la Turquie. Le président russe aurait aussi bon espoir de parvenir à un allègement des sanctions économiques contre son pays, notamment grâce à la victoire de Donald Trump aux Etats-Unis, dont il s’est ouvertement félicité, vendredi, lors de sa conférence de presse annuelle, raillant les accusations sur les manipulations russes et saluant en Trump un homme «brillant et plein de talent». Balayés d’un revers de main par Vladimir Poutine, les soupçons de piratage informatiques téléguidés par le Kremlin inquiètent pourtant jusqu’à la France, d’après la Croix, qui rapporte que l’Agence nationale de sécurité des systèmes d’information, vient de lancer une mise en garde auprès des partis politiques, pour qu’ils prennent des mesures pour protéger leur correspondance interne et leurs fichiers. Si cette agence refuse de dire qui se trouve derrière les tentatives de pénétration dont elle a été témoin ces derniers mois, d’autres en revanche sont plus clairs, comme la chercheuse Christine Dugoin-Clément, qui met en garde contre la stratégie de la Russie qui vise selon elle  à accroître le coefficient d’incertitude dans la tête des citoyens».

Au menu également, l’inquiétude du Figaro face au sort des chrétiens d’Orient. A l’occasion des célébrations de noël, le  journal rappelle que cette minorité, qui représentait environ 20% de la population de la région il y a cent ans, ne représente plus actuellement que 2 à 3%. Les chrétiens d’Orient, cibles de persécutions, ont pris la route de l’exode, mais certains ont choisi de rester, comme le frère Najib, un frère dominicain de Qaraqosh, en Irak. En 2014, alors que le groupe Etat islamique rentre dans la ville, il parvient à s’enfuir avec des manuscrits rares, et à les mettre à l’abri à Erbil, la capitale du Kurdistan irakien. Il s’y consacre, depuis, à l’assistance des réfugiés de la plaine de Ninive, et à la numérisation de ces manuscrits. «Les persécutions contre les chrétiens, dit-il, ont commencé bien avant l’arrivée du groupe Etat islamique, dès 2004. Comme pour dire aux chrétiens de partir». Les chrétiens d’Orient et d’ailleurs ont suivi comme chaque année la bénédiction urbi et orbi du pape, hier, au Vatican. Un message de noël au coeur duquel le souverain pontife a placé les enfants victimes des violences et des guerres, selon la Croix, qui cite son plaidoyer en faveur des enfants «privés des joies l’enfance à cause de la faim, des guerres et de l’égoïsme des adultes».

On reste au Proche-Orient avec Libération, qui revient sur la mort, ces dernières semaines, de plusieurs djihadistes français ou francophones en Syrie et en Irak. Le journal se demande comment la France parvient à atteindre ses objectifs et si elle pratique une politique d’assassinats ciblés – si tel est le cas, la pratique est-elle légale?, s’interroge le journal qui évoque ce paradoxe du droit international: «s’il est légitime de tuer des soldats ennemis, quelle que soit leur dangerosité, il est (en revanche) répréhensible d’abattre un meurtrier individuellement désigné quand il est l’objet d’une procédure pénale qui prescrit son arrestation et sa traduction devant un tribunal».

Un mot, pour terminer, de la disparition de George Michael, qui s’est éteint hier à 53 ans. Le Monde rappelle que le chanteur, Georgios Kyriacos Panayiotou, de son vrai nom, avait débuté sa carrière au début des années 80 avec le groupe Wham! et vendu plus de 100 millions de disques, dont 20 millions de son premier album solo, Faith, en 1987. De la foi, il lui en a fallu sans doute pas mal pour accomplir l’exploit qu’il vient de réaliser. Le marin breton Thomas Coville a pulvérisé hier le record du tour du monde à la voile en solitaire, accompli en 49 jours. «Qu’avons-nous fait ces 49 derniers jours? Nous avons vécu notre vie. Thomas Coville , lui, a vécu une vie tout entière», s’enthousiasme le Parisien. Thomas Coville a «vite fait le tour», salue Libération, qui parle d’une «performance XXL».

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