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Le Congrès suspend des libertés constitutionnelles

Plusieurs libertés constitutionnelles ont été suspendues par le Congrès pendant la durée du couvre-feu imposé jusqu'à la fin de la semaine. Le président déchu Manuel Zelaya a appelé ses compatriotes à la désobéissance civile.

Le Congrès du Honduras a approuvé mercredi la suspension provisoire de plusieurs libertés constitutionnelles pendant la durée du couvre-feu imposé jusqu'à la fin de la semaine, sur proposition du gouvernement, a-t-on appris auprès de parlementaires à Tegucigalpa.

La "restriction partielle" a été proposée par le gouvernement et approuvée par le Congrès, ont indiqué à l'AFP deux députées qui ont participé à la session.

"La mesure autorise à maintenir des personnes en détention pendant plus de 24 heures, et suspend des garanties comme la liberté d'association et de réunion, ainsi que le droit à la libre circulation", a expliqué Doris Gutierrez, du parti de gauche Unification démocratique.

Cette initiative, présentée par le président par intérim Roberto Micheletti, "est essentiellement une restriction partielle, en vigueur en même temps que le couvre-feu", a précisé Marcia Villeda, du Parti libéral, la formation politique de M. Micheletti... et de M. Zelaya.

Le couvre-feu annoncé dimanche par le président du Congrès Roberto Micheletti, nommé à la tête de l'Etat après la destitution du président Manuel Zelaya, a été prolongé jusqu'à la fin de la semaine, de 22h00 à 05h00 du matin, selon les derniers horaires indiqués mercredi par M. Micheletti.

Appel au calme

Le président déchu du Honduras, Manuel Zelaya, a quant à lui  appelé mercredi ses concitoyens à "garder leur calme" tout en les exhortant à ne pas obéir à un "gouvernement usurpateur", dans une brève allocution retransmise par la radio Globo.

M. Zelaya, qui se trouve au Panama après avoir prononcé un discours aux Nations unies mardi à New York, a prévu de rentrer au pays ce week-end.

Il attend l'expiration d'un ultimatum de l'Organisation des Etats américains (OEA) qui a menacé mercredi d'exclure le Honduras s'il n'était pas rétabli dans ses fonctions d'ici à 72 heures.

Le président évincé a appelé ses compatriotes à "conserver leur calme et à éviter la violence", deux jours après des affrontements lors d'une manifestation qui ont blessé 18 soldats selon l'armée, et 276 civils, selon les partisans de M. Zelaya.

Dans le même temps, il a également prôné la désobéissance civile, en soulignant que la constitution hondurienne dispose que "personne ne doit obéissance à un gouvernement usurpateur, ni à quiconque arrivé au pouvoir par la force des armes".

"Nous ne pouvons pas nous déclarer vaincus, ni nous laisser impressionner", a ajouté le président déchu, arrêté au saut du lit dimanche matin puis expulsé en pyjama vers le Costa Rica pour avoir organisé une consultation populaire jugée illégale par la Cour suprême.

La radio Globo a cessé d'émettre peu après la fin de l'allocution de M. Zelaya et ses responsables étaient injoignables depuis.