
Au menu de la revue de presse française : la chute d'Alep, synonyme de victoire pour Moscou et Téhéran. Mais aussi cette autre guerre, plus insidieuse, qui inquiète les chancelleries occidentales: la cyberguerre froide, dont le Kremlin semble passé maître. En France, l'actualité de la primaire à gauche est dominée par la "volte-face" du 49-3 signée Manuel Valls...
"Alep évacuée : à quel prix?" C'est la question en une du Télégramme ce vendredi. Ouest France consacre la sienne à "la victoire d’Assad et de Poutine". Dans son édito, Jean François Bouthors estime que la chute de la ville rappelle les évènements en Tchétchénie, lors de la prise de Grosny. Selon lui, la chute d’Alep pose aux européens une cruelle question : celle de l’attitude à tenir face à un pouvoir russe "qui vient de montrer de quoi il est capable, non plus sur le territoire russe, (…) mais loin de ses frontières". Moscou pratique "l’extension du domaine de la lutte", poursuit-il.
Pour Le Figaro, l’Iran célèbre "une victoire qui est largement la sienne". Le quotidien revient sur les déclarations de plusieurs responsables militaires et politiques qui ont salué publiquement la libération d’Alep. "Longtemps discréditée, voire clandestine, la présence militaire iranienne est à présent revendiquée".
Mais il n’y a pas que la victoire "militaire" de la Russie qui inquiète les occidentaux. Moscou avance masqué sur un autre terrain, à tel point que Le Figaro titre sur "les ressorts de la nouvelle cyberguerre froide". Selon les services de renseignement cités par le journal, la nouvelle menace russe porte les noms de code Guccifer 2.0, Fancy Bear ou encore ATP 28… Des groupes de pirates informatiques liés au GRU, les services de renseignement militaires russes.
Selon le New York Times, ils auraient attaqué les serveurs du parti démocrate avant de faire fuiter des informations confidentielles pour favoriser Donald Trump… Pour Libération, le milliardaire a été pris "la main dans le sac russe". Les États-Unis sont-ils ont train de vivre un scandale à la hauteur du Watergate ?
Le scandale, en tous cas, relance "la course aux armes numériques entre Washington et Moscou", prévient Le Figaro. Barack Obama, qui passera la main à Donald Trump le 20 janvier prochain, pourrait lancer d’ici-là une riposte au piratage russe de l’élection présidentielle américaine, au risque de "déclencher une escalade dans la cyberguerre avec le Kremlin".
La presse française commente aussi très largement le revirement de Manuel Valls qui plaide pour une suppression du 49-3… Pour Libération, "Valls c’est la farce de la conviction". Le journal rappelle que l’ancien Premier ministre a plusieurs fois utilisé cet article qui permet d'adopter une loi en passant outre le vote du Parlement. C’est un "virage à 180 degrés qui illustre sa difficulté à incarner le changement tout en assumant le quinquennat", conclut le journal de gauche.
Dans son édito, L’Opinion observe qu’à la faveur de la primaire de la gauche, on découvre un comportement politique d’un genre inédit : le reniement de soi. Face aux polémiques et aux volte-face, La Croix s’interroge : les socialistes peuvent-ils réussir leurs primaires ? Selon le journal catholique, si François Hollande a ouvert le jeu en se retirant, le poids du bilan du quinquennat et les divisions rendent le scrutin moins mobilisateur…