Le président élu Donald Trump a rencontré une douzaine de PDG de groupes tech américains pour tenter de les rassurer sur sa politique de soutien à ce secteur traditionnellement acquis aux démocrates.
"Vous êtes vraiment un groupe de gens formidables" ou "Vous pouvez m'appeler, moi ou mes collaborateurs, n'importe quand, je suis là pour vous aider". Le président américain Donald Trump a caressé dans le sens du poil la douzaine de patron des géants américains de la technologie présents, mercredi 14 décembre, à la Trump Tower pour une réunion de 90 minutes.
Larry Page, le PDG de Google, Tim Cook, celui d'Apple, Elon Musk, le patron de Tesla et SpaceX, ou encore Satya Nadella, le dirigeant de Microsoft ont dû apprécier ce changement de ton. Durant la campagne, le milliardaire devenu président avait souvent pris à partie certaines stars de la Silicon Valley. Il avait assuré qu'il forcerait Tim Cook, le PDG d'Apple, à rapatrier la production des iPhone aux États-Unis. Il avait également accusé Jeff Bezos, le patron d'Amazon, d'avoir acheté le Washington Post pour des raisons fiscales, mais aussi pour peser contre sa candidature.
"Des discussions productives au sujet de la création d'emplois et de la croissance ont eu lieu aujourd'hui au sommet tech. Nous sommes sur la bonne voie pour que les États-Unis redeviennent les premiers" Reince Priebus, choisi par Donald Trump pour devenir le futur secrétaire générale de la Maison Blanche.
Les patrons de Tesla et Uber rejoignent l'équipe de transition de Trump
Les discussions entre Donald Trump et la crème de la crème tech ont, d'après le New York Times, tourné autour de l'éducation à l'informatique, l'utilisation des données pour simplifier le travail administratif et aussi le très sensible sujet de l'immigration. Les géants du Web militent pour une réforme de la loi sur l'immigration pour ouvrir davantage le pays à une main d'œuvre étrangère, dont ils assurent avoir un besoin vital. Donald Trump, qui n'a jamais caché sa volonté de mieux maîtriser le flux migratoire, s'est montré conciliant, reconnaissant que le pays avait besoin "de gens intelligents et talentueux venus d'autres pays".
Il a même proposé à Elon Musk et Travis Kalanick, le PDG d'Uber, de rejoindre le "forum stratégique" de réflexion économique de son équipe de transition. Une offre acceptée par les deux intéressés.
Mais à la Silicon Valley, la prestation de Donald Trump n'a pas convaincu tout le monde. Pour l'entrepreneur et investisseur Mark Suster, la réunion était tout simplement "ridicule". Son principal reproche : la présence des quatre enfants du président à la table des discussions. "C'est-à-dire que 20 % des personnes présentes font partie de la famille du président. C'est la définition même du népotisme", a-t-il assuré dans une chronique publiée sur le blog technologique Both sides of the table.
"Les patrons les plus importants du secteur tech étaient assis à une table de gamins qui sont les enfants non-élus, et pas du tout qualifiés pour être là, de Donald Trump. Dégoûtant." Anil Dash, une influente figure du secteur tech américain.
L'absence de Jack Dorsey, le PDG de Twitter, à cette rencontre a également agacé le monde américain de la tech. Donald Trump n'a, en effet, pas invité le patron du réseau social qu'il utilise le plus et qui a contribué à sa popularité politique. Un oubli que plusieurs sites américains, dont le blog politique The Hill et le site Politico, ont mis sur le compte d'un désir de vengeance du nouveau président à l'encontre du patron de Twitter. Donald Trump n'aurait pas digéré que le réseau social refuse que son équipe de campagne utilise un émoji de leur création symbolisant une Hillary Clinton corrompue.
L'entourage du président a rapidement démenti cette version de l'histoire, assurant qu'il "n'y avait tout simplement pas suffisamment de place à la table".