
Au menu de cette revue de presse française, mercredi 14 décembre, la chute annoncée d’Alep, en Syrie, la nomination du PDG d’Exxon Mobil au poste de secrétaire d’Etat aux Etats-Unis. Et le projet de légaliser le cannabis au Canada.
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On commence cette revue de presse internationale en Syrie, à Alep, que le régime est en passe de reconquérir.
«Fin de partie à Alep, où s’est déroulée la bataille le plus décisive de la guerre en Syrie», annonce The Washington Post, qui se souvient comment les choses avaient commencé à Alep, à l’été 2012. A ce moment-là, les rebelles étaient au zénith de leur révolution, encore jeune et idéaliste, contre Bachar El Assad. Quatre ans et demi et des centaines de milliers de morts plus tard, ses troupes s’apprêtent à reprendre la ville et à proclamer la fin d’une époque pour la rébellion, comme le montre une photo prise hier de soldats faisant le V de la victoire en passant à côté d’habitants fuyant les combats. D’après des témoignages de militants et de rebelles, cités par The Daily Beast, des exécutions de masse auraient commencé à Alep, où des enfants auraient été brûlés vifs dans l’avancée des troupes d’Assad et de ses alliés iranien et russe, et plusieurs femmes auraient préféré mettre fin à leurs jours plutôt que d’être violées. Le site américain rapporte également que l’ONU a annoncé hier avoir établi que les pro-Assad ont exécuté au moins 82 civils, dont 11 femmes et 13 enfants, dans des quartiers d'Alep-Est repris aux rebelles, où l’UNICEF a aussi évoqué la présence d’une centaine d’enfants, non accompagnés, dans un immeuble lourdement bombardé.
The Independent dénonce la «responsabilité» des Occidentaux dans ce qui se passe à Alep, et ailleurs en Syrie. «Les pays occidentaux, y compris le Royaume-Uni, devront assumer leur part de responsabilité pour la politique abjecte qui a contribué à la souffrance de dizaines de milliers de civils», accuse le journal, qui ajoute qu’«Assad a maintenant l’ennemi qu’il a toujours voulu. Mais (que) cela ne signifie pas que le bain de sang va bientôt s’arrêter». «Les pays du Golfe, emmenés par l’Arabie saoudite et le Qatar ont largement financé la rébellion sunnite contre le régime, et il est peu probable qu’ils resteront les bras croisés pendant que l’Iran chiite étend son influence dans une Syrie dirigée par un alaouite. Encore plus de violence, d’instabilité et de misère, telle risque d’être la récolte amère d’Alep». Le Kremlin, lui, reste de marbre face aux accusations portées contre lui, selon The Moscow Times, qui rapporte que le ministre de la Défense russe a déclaré, hier: «Tous ces cris théâtraux soit-disant au nom des 250 000 civils qui restent à Alep, surtout ceux poussés par le gouvernement britannique et ses collègues français, ne sont que du vent, l’expression de leur russophobie».
Il se proclame, lui, russophile, et il est en train de mettre la dernière main à son gouvernement - on parle bien sûr de Donald Trump. Selon The New York Times, le president-élu américain a nommé hier le PDG d’Exxon Mobil au secrétariat d’Etat, l’équivalent du ministère des Affaires étrangères. Un poste où il aura toute latitude pour œuvrer contre les sanctions américaines imposées à la Russie, avec laquelle il a cherché à faire avancer plusieurs accords gaziers et pétroliers, selon le journal, qui explique que c’est précisément cette hostilité à la politique de sanctions qui heurte plusieurs élus du parti démocrate mais aussi du parti républicain, dont l’orthodoxie est anti-Kremlin depuis des décennies. The New York Times relève toutefois que la nouvelle de sa nomination a été bien accueillie, en revanche, par plusieurs personnalités républicaines de premier plan, l’ancien vice-président Dick Cheney, les anciens secrétaires d’Etat James Baker et Condoleeza Rice, et l’ancien ministre de la Défense, Robert Gates. En Europe, la désignation de Rex Tillerson est perçue par The Times comme la manifestation d’une nouvelle ère, et «la fin de l’ordre ancien». Le quotidien britannique rappelle notamment que le nouveau secrétaire d’Etat a fait toute sa carrière au sein d’Exxon, la plus grande compagnie pétrolière du monde, souvent présentée comme un «quasi-Etat parallèle», un Etat dans l’Etat.
Un mot, pour terminer, du projet du Canada de légaliser le cannabis pour les adultes. D’après The Financial Post, le groupe de travail qui a été désigné par le gouvernement pour étudier la question de la légalisation du cannabis, et dont le rapport a été remis hier, recommande de fixer un âge minimum de 18 ans et suggère que la distribution en gros du produit soit réglementée au niveau local, par les provinces et territoires. Les experts ne suggèrent pas de prix au détail, mais préviennent le gouvernement qu’il faudra trouver un équilibre entre un prix trop bas, qui encouragerait la consommation et un prix trop élevé, qui inciterait les consommateurs à se tourner vers le marché illicite. En réalité, estime The Globe and Mail, le rapport en question soumet la production et consommation du cannabis à tant de limitations et de conditions, que c’est comme s’il cherchait à l’interdire, notamment auprès du groupe qui constitue le plus gros consommateur, les 18-25 ans.
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