logo

"Macron, du neuf avec du vieux"

Au menu de cette revue de presse française, lundi 12 décembre, le duel Valls/Macron, les divisions au Front national, la comparution de Christine Lagarde devant la Cour de Justice de la République. Et celle de deux lanceurs d’alerte au Luxembourg.

Le + : Recevez tous les matins la Revue de presse de France 24 sur votre iPhone ou sur tout autre mobile. Et également toujours sur votre PC en devenant fan sur Facebook…

Au menu de cette revue de presse française, le duel entre les deux candidats à la présidentielle, Manuel Valls et Emmanuel Macron. Entretien dans le Parisien pour l’un, meeting électrique pour l’autre. L’ex-Premier ministre et l’ex-ministre de l’Economie ont détaillé, notamment, leurs premières propositions économiques et sociales, ce week-end, d’après les Echos, qui rappellent que si Manuel Valls et Emmanuel Macron prétendent incarner tous deux une gauche réformatrice, l’un avec le PS, l’autre sans, ils s’opposent, néanmoins, «sur quasiment tout le reste», cultivant une animosité réciproque. «L’un a une primaire, l’autre pas; l’un s’adresse au PS, l’autre rejette les partis», commente le journal, qui raconte que les deux candidats «ne font (désormais) plus un pas sans regarder ceux de l’autre».

Mais celui qui capte le plus l’attention de la presse, ce matin, c’est Emmanuel Macron, dont le meeting, auquel auraient assisté près de 10 000 personnes, aurait fait «trembler» la Rue de Solférino, le siège du PS, selon le Figaro, qui assure que les socialistes sont «bousculés par l’offensive Macron». Une offensive qui rappelle au journal celle de Ségolène Royal «à ses grandes heures». «Comme elle, relève le Figaro, il prêche. Son registre est celui de l’incantation. Mais sur le fond, que dit-il? Peu de choses originales, sinon qu’il reprend les 35 heures à son compte, prône l’élargissement de l’accès à l’assurance-chômage et ne veut pas réduire la pléthorique fonction publique» - «des propositions qui ne dévie(raient) pas de la vieille doxa socialiste» et se résumeraient à «faire du neuf avec du vieux». «Force est de constater que la « bulle » Macron, loin d’avoir éclaté, ne cesse de gonfler», écrit aussi le journal, qui voit «l’homme d’En marche! menacer d’un péril mortel le Parti socialiste et son futur candidat, contraindre François Fillon à ne pas se reposer sur ses lauriers de la primaire et ébranler la certitude de Marine Le Pen d’accéder au second tour de la présidentielle». Cette dernière affronte le regain de tension entre sa nièce, Marion Maréchal-Le Pen et son vice-président, Florian Philippot.

«Quelque chose est en train de mal tourner au FN», assure Libération, qui rapporte que la députée du Vaucluse a maintenu, hier, ses déclarations sur l’avortement, répétant que le Front national devait s’engager à revenir sur le remboursement intégral et illimité de l’IVG – comme sa tante, Marine Le Pen, l’avait d’ailleurs proposé en 2011 – avant de revenir sur ce projet, auquel Florian Philippot, est également opposé - c’est lui que Marion Maréchal Le Pen a choisi d’affronter le plus ouvertement, sur cette question et sur d’autres, depuis des mois, d’après Libé, qui explique que les soutiens du vice-président du FN s’opposent aux amis de la députée qu’ils accusent de freiner, par leurs positions conservatrices, l’élargissement de l’électorat frontiste, notamment en direction des anciens sympathisants de la gauche, tandis que ces derniers soupçonnent les premiers de chercher à transformer le FN en un mouvement social-patriote «au mépris de son ADN droitier».  Entre les uns et les autres, l’arbitre Marine Le Pen se voit contrainte de «jouer le Casque bleu», selon le Figaro, qui raconte comment la patronne du FN tente de tourner ces divisons internes à son avantage.

Il est aussi beaucoup question ce matin de la comparution à partir d’aujourd’hui de Christine Lagarde devant la Cour de justice de la République pour son rôle dans l’affaire qui oppose Bernard Tapie au Crédit lyonnais au sujet de la revente d’Adidas. L’actuelle directrice du FMI, qui s’est mise en congé le temps de son procès, est soupçonnée de «négligences» dans l’utilisation des fonds publics, alors qu’elle était ministre de l’Economie, d’après le Parisien, qui rapporte que Christine Lagarde est mise en cause pour avoir autorisé puis favorisé la conclusion de l’arbitrage qui avait octroyé en 2008 403 millions d’euros à Bernard Tapie, qui dit avoir été lésé par la banque au moment de la revente d’Adidas. Négligence ou obéissance? s’interroge Libération, qui rappelle que le parquet général a requis un non-lieu en faveur de Christine Lagarde, dont le rôle, dans cette affaire, aurait été simplement «formel», consistant à valider des décisions «prises en réalité collectivement au plus haut niveau de l’Etat», ce qui relativiserait «sa responsabilité personnelle», selon le réquisitoire – qui s’achève, d’après Libé, par une longue citation de François Fillon, alors Premier ministre de Nicolas Sarkozy, apportant «tout son soutien» à Christine Lagarde.

Comparution, également aujourd’hui, au Luxembourg, d’Antoine Deltour, Raphaël Halet et d’Edouard Perrin, les deux salariés et le journaliste, à l’origine des Luxleaks. Les trois hommes comparaissent à nouveau devant la justice, pour avoir révélé que le fisc luxembourgeois signe des centaines d’accord avec des multinationales pour leur permettre d’échapper aux impôts dans d’autres pays européens. En première instance, le tribunal a reconnu à Antoine Deltour et Raphaël Halet la qualité de lanceurs d’alerte, tout en les condamnant à 9 et 12 mois de prison avec sursis, plus 1000 et 1500 euros d’amende. S’ils jugent cette condamnation injuste, le parquet luxembourgeois, lui, l’estime trop faible, tandis que la Croix rappelle l’évitement fiscal toujours pratiqué par les multinationales représente un manque à gagner de 1000 milliards d’euros par an pour l’ensemble des pays membres de l’UE, selon la Commission européenne.

Retrouvez tous les matins sur France 24 la Revue de presse française (du lundi au vendredi, 6h23-7h10-10h40 heure de Paris) et la Revue de presse internationale (du lundi au vendredi à 9h10 et 13h10). Suivez également tous les week-ends en multidiffusion la Revue des Hebdos.