
Malgré le renouvellement de sanctions américaines à l'encontre de Téhéran, la compagnie Iran Air a signé, dimanche, un contrat portant sur l'achat de 80 Boeing. En janvier, l’européen Airbus avait pourtant signé un protocole avec l’Iran.
La compagnie nationale Iran Air et l'avionneur américain Boeing ont signé, dimanche 11 décembre à Téhéran, un contrat pour l'achat de 80 appareils, a annoncé le PDG de la compagnie aérienne cité par l'agence de presse officielle iranienne, Irna.
"Cinquante avions sont des 737 et 30 autres des long-courriers 777 qui seront livrés à Iran Air sur une période de dix ans", a affirmé Farhad Parvaresh, le patron d’Iran Air.
Pour un montant de 16,6 milliards de dollars
La signature de ce contrat, après plusieurs mois de négociations, intervient au moment du renouvellement à Washington de sanctions américaines pour 10 ans, voté par la Chambre des représentants et le Sénat, dans l'attente de l'approbation par le président sortant Barack Obama.
La valeur du contrat qui va permettre le renouvellement de la flotte vieillissante d'Iran Air est de 16,6 milliards de dollars (15,7 milliards d'euros), selon l'agence Irna qui a précisé que la signature avec les représentants de Boeing s'est faite en présence du ministre iranien des Transports, Abbas Akhoundi. Ce dernier a indiqué que l'acquisition de ces nouveaux avions permettrait d'ajouter "50 000 sièges" à la flotte iranienne.
En septembre, Boeing et son concurrent européen Airbus avaient obtenu le feu vert des États-Unis pour vendre des avions neufs à l'Iran. Les deux constructeurs avaient pu entamer des négociations commerciales avec l'Iran après l'accord sur le nucléaire de juillet 2015 avec les grandes puissances occidentales qui a allégé l'embargo économique contre l'Iran.
Le Trésor américain bloque Airbus
En janvier, Airbus avait même signé avec Téhéran un protocole d'accord pour la livraison de 118 avions pesant 25 milliards de dollars. Mais le Trésor américain avait bloqué les commandes au nom des sanctions pesant encore sur la République islamique.
Les États-Unis ont suspendu les sanctions anti-iraniennes liées au nucléaire, mais en imposent d'autres liées, selon Washington, au non-respect des droits de l'Homme par Téhéran, à son soutien au "terrorisme" et à son programme de missiles balistiques.
Les dirigeants iraniens estiment que le renouvellement des sanctions américaines va à l'encontre de l'esprit de l'accord, par lequel Téhéran a limité son programme nucléaire en échange d'une levée partielle de sanctions imposées par les États-Unis et d'autres pays.
Les sanctions américaines pénalisent le secteur bancaire iranien ainsi que les industries de l'énergie et la défense. De ce fait, les retombées économiques de l'accord nucléaire ont été beaucoup moins prometteuses qu'espérées par l'Iran.
Avec AFP