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L'alt-right appelle au boycott du spin-off "Star Wars: Rogue One", un film soi-disant "anti-Trump"

L’alt-right vient de se trouver une nouvelle cible. Le mouvement suprématiste blanc américain a appelé au boycott du prochain spin-off de "Star Wars" en relayant une série de mensonges sur Twitter.

On vient d’assister à une nouvelle démonstration du côté obscur de Twitter.

Jeudi 8 décembre, en milieu d’après-midi, un certain Jack Posobiec, qui se dit "directeur des opérations spéciales" du groupe de militants Citizens 4 Trump, a lâché une petite bombe : "Je viens d’annuler mes billets pour aller voir 'Star Wars: Rogue One' après que les scénaristes ont dit que c’était un film anti-Trump. Je dépenserai mes dollars ailleurs."

I just cancelled my Star Wars Rogue One tickets after the writers said its an Anti-Trump movie. I'll take my dollars elsewhere

— Jack Posobiec (@JackPosobiec) 8 décembre 2016

Star Wars writers rewrote and reshot Rogue One to add in Anti Trump scenes calling him a racist. Disgusting.#DumpStarWars

— Jack Posobiec (@JackPosobiec) 8 décembre 2016

Dans une série de tweets, l’internaute aux quelque 57 000 abonnés affirme que les scénaristes auraient "réécrit et retourné une partie de 'Rogue One' pour ajouter des scènes anti-Trump le qualifiant de raciste", appuyant ses propos d’une fausse capture d’un gros titre de journal télé. Et de lancer un mouvement de boycott du film sous le hashtag #DumpStarWars, largement relayé sur le terrain de jeu préféré des autoproclamés alt-right, un mouvement de complotistes et néonazis.

Même Malik Obama, le demi-frère de Barack Obama et soutien affirmé de Donald Trump, s’y est mis.

Boycott Star Wars people! #DumpStarWars

— Malik Obama (@ObamaMalik) 8 décembre 2016

"Boycottez 'Star Wars' les gens !".

Writers of new Star Wars said people who vote for Trump support Hitler. If you still give them your money, shameful. #DumpStarWars

— Mike Cernovich (@Cernovich) 9 décembre 2016

"Les scénaristes du nouveau Star Wars ont dit que les gens qui votaient pour Trump supportaient Hitler. Vous devriez avoir honte si vous continuez de leur donner votre argent".

When will they realize they are insulting 63mil Americans of every background that protest with our #DumpStarWars

— Ex-Dem Latina (@terrymendozer) 9 décembre 2016

"Quand est-ce qu’ils réaliseront qu’ils insultent 63 millions d’Américains ?"

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"S’il vous plaît, gardez vos enfants loin de ce film. Cette propagande libérale est du fascisme de gauche dangereux".

Un safety pin pour l'Alliance rebelle

Chris Weitz, coscénariste du film attendu au cinéma le 14 décembre, a rapidement assuré sur Twitter que cette histoire était "complètement fausse" et que Jack Posobiec était "un menteur". Disney, producteur du blockbuster, a également démenti ces allégations auprès du site The Wrap. Et si les scénaristes du très attendu "Rogue One" n’ont évidemment pas réécrit des scènes du film suite à l’élection de Donald Trump, ils avaient par contre réagi sur Twitter au surlendemain du 8 novembre. Et ce sont sans doute ces déclarations qui ont donné des idées à Jack Posobiec.

Sur Twitter, le 11 novembre 2016, Chris Weitz et Gary Whitta avaient changé leur photo de profil par un logo de l’Alliance rebelle orné d’une épingle à nourrice. Ce safety pin est devenu un symbole de solidarité avec les minorités victimes de racisme après le Brexit et avait refait surface après l’élection du candidat républicain aux États-Unis.

Star Wars against hate. Spread it. pic.twitter.com/Dtf5uqpxba

— Chris Weitz (@chrisweitz) 11 novembre 2016

Ce n'est pas tout. Chris Weitz avait aussi écrit : "Veuillez noter que l’Empire est une organisation (humaine) suprémaciste blanche." Et Gary Whitta de répondre : "En opposition avec un groupe multiculturel dirigé par une femme courageuse." Leurs tweets avaient rapidement été supprimés. Mais trop tard, la polémique était amorcée.

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