
L'armée syrienne progresse rapidement dans la partie orientale d'Alep, dont ils contrôlent désormais plus des trois quarts. Plus de 50 000 personnes ont déjà fui la zone.
Le régime de Bachar al-Assad se rapproche de son but. L'armée syrienne poursuit son avancée fulgurante dans les quartiers est d'Alep, tenus par les rebelles, s'emparant de nouveaux quartiers mardi 5 décembre, dont Chaar, important quartier résidentiel au cœur de l'Est. Plus de 50 000 personnes ont été poussées à la fuite vers l'Ouest.
Damas contrôle maintenant plus de 75 % de la partie orientale d'Alep tenue par les rebelles pendant quatre ans. La ville était coupée en deux depuis l'été 2012, l'Ouest était resté sous contrôle gouvernemental.
Pour accentuer la pression sur les rebelles, les aviations syrienne et russe ont multiplié récemment les bombardements dans la province d'Idleb (nord-ouest), voisine d'Alep.
Trois semaines après le début de leur offensive dévastatrice pour reconquérir la totalité d'Alep, les troupes prorégime, appuyées par l'aviation, se sont emparées d'une dizaine de quartiers rebelles ces derniers jours.
Submergés par la puissance de feu du régime qui progresse à coups de raids aériens, de barils d'explosifs et de tirs d'obus incessants, les insurgés sont désormais cantonnés dans le secteur méridional d'Alep-est, avec des milliers de familles prises au piège.
La reprise d'Alep, plus grande victoire pour le régime
La reprise totale d'Alep, deuxième ville du pays, représenterait la plus grande victoire du régime dans le conflit, qui a fait plus de 300 000 morts depuis mars 2011.
Principale alliée de Bachar al-Assad, qu'elle soutient militairement, la Russie avait annoncé des discussions cette semaine à Genève avec les États-Unis pour envisager l'évacuation des milliers de rebelles d'Alep-Est.
Mais cette réunion a été annulée. Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, en a imputé la responsabilité à Washington, ce qu'a démenti son homologue américain, John Kerry, dont le pays soutient les rebelles.
La Russie a mis lundi son veto à une résolution de l'ONU demandant une trêve d'une semaine à Alep.
Fort de sa fulgurante progression, le régime syrien a exclu tout cessez-le-feu à Alep-Est "ne prévoyant pas la sortie de tous les terroristes" de la ville.
Si les principaux groupes rebelles quittaient Alep-Est – ce qu'ils ont refusé de faire –, ils ne contrôleraient alors plus que la province d'Idleb voisine et quelques poches près de Damas et dans le Sud.
Le nombre de rebelles tués depuis le début de l'offensive loyaliste le 15 novembre 2016 est inconnu. Mais au moins 341 civils ont été tués, dont 44 enfants, selon l'OSDH. À Alep-Ouest, contrôlé par le régime, 81 personnes, dont 31 enfants, ont péri après des tirs rebelles.
Avec AFP