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La presse française titre ce vendredi presque à l’unisson sur le renoncement de François Hollande à se présenter à la prochaine présidentielle… Une annonce qui sonne comme un coup de tonnerre politique, un "aveu d’échec" pour certains, un geste "respectable" et d’une grande "élégance" pour d’autres. Au sommet de son impopularité, François Hollande se retire pour laisser une chance à son camps en mai 2017.
La presse française titre ce vendredi sur le renoncement de François Hollande à se présenter à sa propre succession en 2017. Les unes sont à la hauteur du coup de tonnerre politique. Une première sous la Ve République. "Sans Moi", écrit Libération. Pour le journal de gauche, le président français a pris acte de son impopularité record. Pour Ouest-France, "Il renonce". Dans son édito, Michel Urvoy salue le "sage aveu d’échec" d’un président qui a enfin fait "preuve de lucidité" et de "courage".
Cinglant, Le Figaro titre : "La Fin". Dans son édito, le journal de droite commente le "triste épilogue d’un quinquennat nul et non avenu". Pour Alexis Brézet, c’est "la fin d’un président qui ne l’était pas". François Hollande a été "poussé vers la sortie par Manuel Valls et par l’évidence d’un désastre personnel et politique". Quant au journal de Champagne-Ardenne L’Union, il titre, non sans ironie, "Moi pas candidat", allusion au "Moi président" que François Hollande avait répété 15 fois dans une envolée restée célèbre lors de son débat présidentiel contre Nicolas Sarkozy en 2012.
Sarcastique, Le Parisien titre pour sa part : "Hollande renonce : normal". "S’il y a bien une promesse électorale qu’il n’a pas tenue, c’est celle d’être un président normal", assène le quotidien. Une décision pourtant saluée par certains. Elle est "respectable" et fait "preuve d’élégance", écrit Laurent Joffrin dans Libération. Rares sont selon lui "les hommes politiques suffisamment lucides pour s’écarter volontairement du pouvoir au nom d’un intérêt plus grand". Guillaume Goubert, dans La Croix, salue le courage du président qui inspire le respect. "Grâce à cette décision, la France ne subira pas de fin de mandat catastrophique".
Pour expliquer ce renoncement, chacun y va de son hypothèse. François Hollande a été pris à son propre piège, écrit Le Parisien, estimant que le président s’est ligoté tout seul avec la courbe du chômage. Le locataire de l’Élysée avait fait très tôt, de son inversion, la condition nécessaire pour se représenter. Alors c’est vrai, reconnaît le quotidien, que le nombre de demandeurs d’emploi a fini par baisser, mais trop tard… Slate.fr explique ce retrait par la volonté d’éviter une crise. "Face au coup de force de Manuel Valls", François Hollande a voulu éviter un affrontement entre le président et son Premier ministre, avance le magazine en ligne, qui souligne ici une situation paradoxale. D’ordinaire, sous la Ve République, le Premier ministre est censé protéger le président, prendre les coups, servir de fusible. Là, c’est tout l’inverse qui s’est produit.