à La Havane – Si des milliers de Cubains se sont empressés de venir rendre un dernier hommage à Fidel Castro sur la place de la Révolution à La Havane, lundi, tous n'ont pas fait le déplacement par conviction. Reportage.
Il y a foule, lundi 28 novembre, sur la plaza de la Revolucion. Nombreux sont les Cubains venus faire leurs adieux à Fidel Castro. Des groupes de travailleurs et d'écoliers débarquent en masse avec, à leur tête, des syndicats et des professeurs. "J'attendrai aussi longtemps qu'il le faudra", affirme une Cubaine qui attend patiemment de pouvoir se recueillir devant l'urne funéraire.
Aurelio, lui, refuse de rentrer dans les rangs. S'il est venu ici aujourd'hui, c'est par obligation salariale. Le jeune homme de 24 ans a reçu une convocation sur son lieu de travail : "Je suis là parce que je ne veux pas perdre mon travail", explique-t-il.
À Cuba, un conflit de génération existe autour de la figure du "Commandante". "Les gens qui sont là viennent à la marche par dévotion, ils ont d'autres conviction que les miennes, commente-t-il. Pour ma grand-mère, Fidel est comme un grand frère". Le jeune musicien n'a qu'une seule envie : que les neuf jours de deuil se terminent pour pouvoir reprendre ses concerts. Et que Cuba tourne la page du castrisme "pour quelque chose de mieux", conclut-il.