
Au menu de cette revue de presse française, mardi 29 novembre, les conjectures sur la capacité de François Fillon à rassembler au-delà de son camp d’ici le premier tour, les divisions «suicidaires» de la gauche. Et une étude sur les enfants des quartiers populaires à rebours des clichés.
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A la Une de la presse française, ce matin, «le défi du rassemblement», qui attend, à présent, le vainqueur de la primaire de la droite et du centre, François Fillon.
La Croix rappelle que le candidat à la présidentielle a jusqu’au 23 avril, date du premier tour, «pour convaincre la majorité des Français». «Si la primaire confère un socle électoral solide à François Fillon, il lui faut à présent rassembler bien au-delà, pour gagner en 2017», écrit le journal, qui estime que son projet de «rupture» avec «le modèle social issu de la Libération» peut «compliquer» cet objectif. L’ex-Premier ministre va-t-il «adoucir son programme pour rassembler?», s’interroge le Figaro, qui rapporte que le président de l’UDI, au centre, conditionne son ralliement à un «projet législatif commun», qui comprendrait notamment une «inflexion» sur la future réforme de la sécurité sociale que François Fillon entend mener.
«C’est mal connaître François Fillon que de croire un seul instant qu’il va attiédir, affadir son projet», prévient déjà l’entourage du candidat – qui dit vouloir «tenir bon sur son projet de rupture», d’après les Echos. Interrogé hier soir sur la comparaison faite entre son programme et celui de Margaret Thatcher, François Fillon a confirmé «assumer la comparaison avec les dirigeants ayant réussi à redresser leur pays». Mais à en croire le patron des patrons, ce n’est pas à feue la Dame de fer britannique mais plutôt à l’ancien chancelier allemand Gerhard Schröder qu’il faudrait comparer le député de Paris – c’est ce qu’assure Pierre Gattaz dans un entretien aux Echos.
Adouci ou non, le projet de François Fillon a peu de chances de convaincre l’Humanité. Dénonçant «le bulldozer réactionnaire» que l’ex-Premier ministre entendrait lancer contre les services publics, l’Huma affirme que «les fonctionnaires réagissent aux amputations prévues par François Fillon» et que «la suppression annoncée de 500 000 postes (dans la fonction publique) suscite déjà (beaucoup) de réactions». «En taillant dans les effectifs, en s’attaquant au statut des fonctionnaires, le programme du candidat de droite est dangereux», prévient le journal. La nature ultra-libérale du projet économique de François Fillon ulcère la gauche, qui ne goûte pas beaucoup non plus la façon dont il affiche sa foi catholique. A voir, cette fois, du côté de Libération, avec le dessin de Willem. L’ex-Premier ministre se prosterne, en signe de piété. «Mais qu’est ce qu’il lui prend, à Fillon?», demande un moine. «Il est en train de redresser le pays», répond un autre.
Libération s’inquiète de la multiplication, à gauche, des candidats à la présidentielle. Le journal s’alarme de «la façon suicidaire» dont la majorité aborde cette élection. «2017: la gauche Titanic», prévient Libé. Dans le rôle de l’équipage fonçant droit sur l’iceberg et l’élimination dès le premier tour: Jean-Luc Mélenchon et Emmanuel Macron, le futur vainqueur de la primaire socialiste, celui de la primaire écologiste et la candidate des radicaux, mais aussi François Hollande, qui aurait choisi de gouverner «sans sa gauche», et Manuel Valls, «théoricien de la division», selon Libération. «Ir-res-pon-sa-bles», s’indigne le journal. «Derrière François Fillon, tous les courants de la droite classique se sont rangés comme un seul homme. Et comment réagit la gauche? Par une pantalonnade doublée d’une cacophonie. Les socialistes se perdent en querelles picrocholines. L’exécutif étale ses divisions ».
Libération fait allusion à ce que le Figaro présente comme le «psychodrame» qui a eu lieu entre François Hollande et Manuel Valls, le week-end dernier. Après avoir laissé entendre qu’il voulait se présenter à la primaire de la gauche, y compris si le président décidait de se porter candidat, le Premier ministre finalement semblé renoncer à cette idée - sans que l’on sache, à l’arrivée, qui de l’un ou de l’autre sera candidat, ce qui amuse beaucoup, visiblement le journal: «le ridicule, aussi, peut tuer la gauche». Le Figaro s’amuse, le Parisien, lui, s’impatiente. «Ca va durer encore longtemps?», titre le quotidien.
Sans transition, quoique, et pour terminer - un mot de cette étude de l’Unicef réalisée auprès de 22000 enfants des quartiers populaires, intéressante à double titre. D’une part, parce qu’elle donne directement la parole à ces enfants, qui voient souvent beaucoup de monde parler à leur place, et parce qu’elle va à l’encontre de pas mal de clichés, notamment contre l’idée reçue, qui veut que les parents de ces enfants sont pour la plupart démissionnaires, ou peu préoccupés par leur succès - c’est tout le contraire, d’après la Croix, qui rapporte que plus de 67 % d’entre eux déclarent pouvoir trouver de l’aide, en cas de danger, contre 55 % chez les jeunes des centres-villes, et que ces jeunes des quartiers se sentent beaucoup plus valorisés, à la fois par leurs mères et par leurs pères. Une solidarité familiale qui se heurte néanmoins, selon l’Unicef, au «cumul des inégalités»: les inégalités matérielles, les discriminations, les difficultés d'accès aux savoirs et aux loisirs.
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