Les migrants présents sur le sol français qui acceptent de rentrer dans leur pays, pourront jusqu’à la fin de l’année toucher une prime exceptionnelle de 2 500 euros maximum.
Le gouvernement a décidé "de porter à 2 500 euros le montant maximum d’aide au retour" pour les étrangers (hors Union européenne ou pays dispensé de visas) qui acceptent de rentrer volontairement dans leur pays, a indiqué Didier Leschi, le directeur général de l’Ofii (Office français d’immigration et d’intégration) le 23 novembre dernier. L’aide au retour étant "l’une des priorités de la loi de juillet 2015" sur le droit au séjour des étrangers, a-t-il ajouté.
Aide à la réinsertion
Jusqu’ici le dispositif en vigueur prévoyait une prime de 650 euros, qui avait déjà été augmentée une première fois de 350 euros en octobre dernier. Mais cette nouvelle majoration de 1850 euros est une action ponctuelle qui concerne uniquement les demandes faites "avant le 31 décembre", précise un arrêté du ministère de l’Intérieur daté de début novembre. Par ailleurs, les Britanniques, intéressés aussi à diminuer le nombre de migrants souhaitant entrer sur leur territoire, rembourseront 1 000 euros par départ effectif, selon le quotiden Le Monde.
Les candidats au retour pourront en outre, selon les pays, bénéficier à leur arrivée d’une aide de l’Ofii à la réinsertion sociale par l’emploi et la création d’entreprise ; et ce "jusqu’à un montant de 10 000 euros". "Selon les pays, cela peut les aider à monter une petite entreprise", a assuré Didier Leschi, précisant que la réinsertion se faisait sur place avec l’accompagnement d’un opérateur "pendant 12 mois". À noter que ce pécule ne doit pas servir à financer le billet d’avion, puisque l’aide au retour prévoit une aide à la préparation du voyage, ainsi que la prise en charge des frais de transport.
Favoriser les départs volontaires
Dans le sillage du démantèlement du bidonville de Calais, l’idée est d’ "augmenter significativement le nombre de départs volontaires aidés", a précisé le directeur général de l’Ofii, notamment pour les quelque 7000 migrants évacués de la "Jungle" et logés en Centres d’accueil et d’orientation (CAO). "Les Afghans sont sans doute les plus intéressés" a-t-il ajouté, alors que 400 d’entre eux ont pu bénéficier du dispositif depuis le début de l’année, contre 19 en 2015 sur la même période.
Pour mener à bien son action, l’Ofii a aussi lancé des "centres de préparation et d’aide au retour", sur le modèle de ce qui a été expérimenté depuis plusieurs mois à Vitry-sur-Orne, en Moselle. "L’idée est qu’à terme chaque département ait son propre dispositif", selon Didier Leschi.
Au total, l’Ofii a procédé à 3051 retour depuis début 2016 et "nous allons en faire aux alentours de 4500 sur l’année pleine, c’est-à-dire presque autant que l’année dernière" a-t-il conclu.
Début de polémique
Cette annonce a immédiatement été instrumentalisée par certains représentants de l'opposition connus pour leurs penchants populistes. Jeudi sur BFMTV, la députée européenne Nadine Morano s’est dite scandalisée, expliquant qu’il fallait "surtout inciter les immigrés à ne pas venir chez nous". Et d’ajouter que "les inciter à venir chez nous puis leur donner une somme pour repartir, c’est les inciter doublement". Sur Twitter, Nicolas Dupont-Aignan a lui aussi fait part de son mécontentement, déclarant que "malgré 9 millions de français pauvres, le gouvernement persiste dans la préférence clandestine".
Prime #Migrants 2500€ pour retourner dans leur pays: malgré 9M de Français pauvres, le Gouvernement persiste dans la préférence clandestine!
— N. Dupont-Aignan (@dupontaignan) 23 novembre 2016Avec AFP