Devenue le symbole des femmes battues, Jacqueline Sauvage, condamnée à dix ans de prison pour le meurtre de son mari violent, a vu sa demande de libération conditionnelle une nouvelle fois rejetée, jeudi.
C’est un nouveau refus de la justice. Devenue un symbole des femmes victimes de violence conjugale, Jacqueline Sauvage, condamnée à dix ans de prison pour le meurtre de son mari violent, a vu une nouvelle fois sa demande de libération conditionnelle rejetée , jeudi 24 novembre, a-t-on appris de source judiciaire.
Après un premier refus du tribunal d'application des peines de Melun (Seine-et-Marne), le 12 août, c'est la cour d'appel de Paris, qui, à son tour, a rejeté cette demande d'aménagement de peine, à laquelle le parquet général ne s'était pourtant pas opposé.
Jacqueline Sauvage, qui a tué son époux de 65 ans de trois coups de fusil dans le dos, à la Selle-sur-le-Bied (Loiret), le 10 septembre 2012, pourra cependant déposer une nouvelle demande de libération.
"Une position victimaire"
En première instance en octobre 2014, comme en appel en décembre 2015, Jacqueline Sauvage, aujourd'hui 68 ans, avait été condamnée à dix ans de réclusion criminelle. À chaque fois, la cour d'assises, composée de magistrats professionnels et de jurés populaires, a écarté la préméditation de son geste.
Ses trois filles avaient témoigné à charge contre leur père, expliquant avoir été violées et battues comme l'était leur mère. Sa condamnation avait suscité une vague d'indignation.
Après la mobilisation de ses filles et de nombreux élus et personnalités, Jacqueline Sauvage a obtenu le 31 janvier une grâce partielle du président François Hollande, notamment de la période de sûreté, lui permettant de présenter immédiatement une demande de libération conditionnelle.
Pour la lui refuser, le tribunal d'application des peines de Melun avait reproché à Jacqueline Sauvage "de ne pas assez s'interroger sur son acte" et estimé qu'elle ne pouvait "prétendre vivre à proximité des lieux des faits, dans un environnement qui, compte tenu des soutiens, dont elle bénéficie et de la médiatisation des faits, risquerait de la maintenir dans une position victimaire".
Avec AFP