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Bayrou juge le programme de Fillon "dangereux" et reste "libre de ses choix"

Soutien d'Alain Juppé à la primaire de la droite, François Bayrou juge "dangereux" le programme de François Fillon. En cas de victoire de celui-ci, le centriste, "libre de ses choix", pourrait se présenter à la présidentielle.

Le président du MoDem François Bayrou, qui soutient Alain Juppé, n'exclut aucune hypothèse en cas de victoire de François Fillon au second tour de la primaire de la droite et du centre, dimanche prochain. Y compris celle d'une éventuelle candidature à la présidentielle.

"Les choix que je découvre dans le projet que présente François Fillon sont des choix qui me paraissent dangereux pour l'alternance et pour le pays", a-t-il déclaré mardi 22 novembre à Reuters.

Selon l'un de ses proches, il estime aussi que la "proximité" affichée par l'ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy avec le président russe Vladimir Poutine "est un sujet" d'inquiétude et de désaccord.

De quoi donner raison à François Bayrou, qui voit dans cette primaire le "triomphe des noyaux durs" de la droite.

Le dirigeant centriste estime cependant que la victoire n'est pas acquise pour François Fillon et qu'Alain Juppé, dont il juge le projet "beaucoup plus progressif", garde ses chances.

"Je le soutiens absolument. Il peut encore gagner. Tout va se jouer au débat" de jeudi entre les deux candidats, prévoit-il.

Quand Nicolas Sarkozy, avec qui ses relations sont notoirement mauvaises, était encore l'un des favoris, il avait fait savoir qu'il serait candidat en 2017 si l'ex-chef de l'État devenait celui de la droite et du centre.

Bayrou "libre de ses choix"

Mais le maire de Pau, à qui l'on prête au contraire de bonnes relations personnelles avec François Fillon, ne ferme aucune porte si l'ex-Premier ministre l'emporte dimanche.

"Je suis absolument libre de mes choix, que je ferai en fonction de l'intérêt national", a-t-il indiqué.

Le président du MoDem, héritier d'une composante de la nébuleuse centriste qui a refusé d'être absorbée par l'UMP au tournant des années 2000, a été trois fois candidat à l'Élysée sans parvenir à franchir le cap du premier tour (6,84 % des voix en 2002, 18,57 % en 2007 et 9,13 % en 2012).

Avec Reuters