!["Turquie, un projet de retour au Moyen-Age ?" "Turquie, un projet de retour au Moyen-Age ?"](/data/posts/2022/07/21/1658439548_Turquie-un-projet-de-retour-au-Moyen-Age.jpg)
Au menu de cette revue de presse internationale, mardi 22 novembre, le terrible quotidien des Syriens pris au piège des combats, notamment dans les quartiers rebelles d’Alep, une proposition de loi controversée en Turquie. Et une variation sur le thème de la misogynie.
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On commence cette revue de presse internationale en Syrie, où le nombre de personnes assiégées est en passe d’atteindre le million, dont 250 000 dans les quartiers rebelles d’Alep, d’après l’ONU.
Le patron des opérations humanitaires des Nations-Unies, qui évoque des habitants «isolés, affamés, bombardés et privés d'aide médicale et d'assistance humanitaire», parle d’une «tactique délibérée», d’«une forme cruelle de punition collective». Asharq Al Awsat parle d’une réalité à Alep «qu’aucun mot ne saurait décrire», où le régime bombarde délibérément les civils et les hôpitaux, obligeant les cinq établissements des quartiers rebelles à fermer leur porte, empêchant les blessés d’être soignés, désormais. Cette réalité endurée par les habitants d’Alep d’est, et par tous les civils pris en otage des combats, cette réalité que le quotidien panarabe basé à Londres ne parvient pas à décrire, est résumée par le journal par ce dessin, qui montre le peuple syrien enfermé par le régime, encerclé par un mur couvert de barbelés. Sur cette prison, on aperçoit deux miradors, tenus par la Russie et l’Iran, les deux principaux alliés de Bachar El Assad.
Non loin de là, en Turquie, une proposition de loi provoque une levée de boucliers - un texte accusé de créer la possibilité, pour les coupables de viols sur mineurs, d’épouser leur victime, en échange de leur relaxe. Cette proposition, soumise par 6 députés de l’AKP, le parti islamiste au pouvoir, qui se défend de vouloir offrir l’impunité aux violeurs, est associée par Habertürk à une volonté « d’épargner les hommes qui auraient épousé religieusement des jeunes filles mineures», ce qui serait assez répandu, notamment dans le sud-est de la Turquie. D ’après le quotidien progouvernemental, cette proposition de loi, dont l’examen vient tout juste d’être reporté, devrait s’appliquer seulement aux personnes mariées religieusement (au moment des faits), mais qui, du fait de leur âge, n’auraient pas pu se marier civilement. D’après Hurryiet, l’âge minimum pour se marier religieusement en Turquie est 12 ans, contre 16 ans, pour le mariage civil. D’après les opposant à cette proposition de loi, qui rappellent que le mariage religieux, en Turquie, n’a aucune valeur légale avant que ne soit contractée une union civile, le texte de l’AKP vise en réalité à légaliser le mariage religieux et constitue donc une tentative pour légaliser le mariage des mineur(e)s. Un projet qui indigne le journal Diken: «Alors que le monde entier s’emploie à lutter contre la pédophilie, à interdire les mariages d’enfants et à augmenter l’âge minimum du mariage, tout ce que nous proposent les dirigeants de ce pays en guise de solution, c’est un retour au Moyen Âge».
En France, L’Humanité perçoit la proposition des élus turcs comme une nouvelle attaque contre les droits des femmes. «Le fait même qu’une telle loi ait pu germer dans le cerveau de députés de l’AKP montre à quel point les femmes sont aujourd’hui considérées en Turquie comme citoyennes de seconde zone», accuse le journal, qui cite des chiffres «accablants»: seules 30% des femmes présentes dans le monde du travail, et bien peu à des postes de responsabilité – notamment à l’Assemblée nationale, où elles n’étaient que 14 %, avant la grande purge lancée après la tentative du coup d’État du 15 juillet. L’Huma cite aussi le discours du président Erdogan, du 24 novembre 2014, il y a deux ans presque jour pour jour: «Notre religion a défini une place pour les femmes: la maternité. Vous ne pouvez pas mettre sur un même pied une femme qui allaite son enfant et un homme. Leur caractère, leurs habitudes et leur physique sont différents. Vous ne pouvez pas demander à une femme de faire tous les types de travaux qu’un homme fait, comme c’était le cas dans les régimes communistes».
Les femmes, que le président-élu Donald Trump, a été accusé de malmener, tout au long de sa campagne. La misogynie est un trait de caractère décidément partagé, et on la trouve, souvent, là où l’on ne s’y attendait plus. «A quoi va ressembler la Maison-Blanche si la future First Lady, décide de vivre à New York ?», demande étrangement The Washington Post - préoccupé, visiblement, par le fait que Melania Trump ait choisi de rester, du moins pendant encore quelques mois, à New York. Si le lieu de vie de la future première dame américaine ne constitue probablement pas un enjeu politique majeur, il en va autrement de la défiance qu’affiche toujours Donald Trump à l’égard des journalistes - toujours selon The Washington Post, le président-élu a convoqué hier quelques uns d’entre eux pour leur passer un savon et leur dire tout le bien qu’il continuait à penser d’eux.
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