Une trêve de 48 heures a débuté samedi 19 novembre au Yémen, à l'initiative de la coalition militaire arabe qui intervient dans ce pays depuis 2015 pour soutenir les autorités gouvernementales contre les rebelles chiites Houthis.
Les rebelles chiites Houthis, qui contrôlent de larges pans du territoire yéménite dont la capitale Sanaa, ont indiqué qu'ils entendaient respecter le cessez-le-feu, annoncé dans la matinée du samedi 19 par la coalition arabe, quelques heures avant son entrée en vigueur.
Des accrochages armés se sont toutefois poursuivis après le début de la trêve, notamment à Taïz (sud-ouest) mais aussi à Nahm et à Sarwah, respectivement au nord et à l'est de Sanaa, selon des sources militaires.
Le médiateur de l'ONU pour le Yémen, Ismaïl Ould Cheikh Ahmed, a invité dans un communiqué les belligérants à "respecter pleinement" cette trêve afin de favoriser "une cessation permanente et durable" des hostilités.
Cessez-le-feu renouvelé s'il est respecté
La trêve a été décrétée alors qu'un cessez-le-feu devant débuter jeudi à l'initiative du secrétaire d'Etat américain, John Kerry, avait été rejeté par les autorités yéménites. Mais "des pressions internationales ont été exercées pour une trêve et une reprise des négociations de paix", a déclaré à l'AFP une source proche du président yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi, soutenu par la coalition et actuellement en exil en Arabie saoudite.
Le cessez-le-feu sera renouvelé si les rebelles le respectent et laissent passer de l'aide humanitaire dans les villes qu'ils assiègent, comme Taïz (sud-ouest), a prévenu la coalition dans un communiqué publié par l'agence officielle saoudienne Spa.
"Rétablir la paix"
Le Yémen est ravagé depuis près de vingt mois par des combats entre les forces progouvernementales soutenues par la coalition arabe et les rebelles Houthis, alliés à des partisans de l'ancien président yéménite Ali Abdallah Saleh.Ce conflit a fait plus de 7 000 morts et près de 37 000 blessés, selon l'ONU. Les combats se sont intensifiés ces derniers jours sur différents fronts, faisant des dizaines de morts.
La trêve a donc été décidée à la demande du président Hadi dans une lettre au roi Salmane d'Arabie saoudite et "en adhésion aux efforts de l'ONU et de la communauté internationale pour rétablir la paix au Yémen", a affirmé la coalition arabe dans son communiqué.
Cette dernière exige aussi que les rebelles envoient leurs délégués à "la commission de désescalade et coordination", créée à l'initiative de l'ONU et basée à Dhahran, en Arabie saoudite, pour superviser une cessation des hostilités.
Des experts de l'ONU se trouvent déjà à Dhahran où ils attendent les représentants des deux belligérants, a indiqué samedi M. Ould Cheikh Ahmed qui a plaidé par ailleurs pour "un accès libre et sans entrave aux cargaisons humanitaires [au Yémen]".
Avec AFP