
Alors que Facebook est accusé d'avoir contribué à la victoire de Donald Trump, son président Mark Zuckerberg a nié en bloc toute responsabilité dans l'issue de l'élection présidentielle américaine.
"Personnellement, je pense que l'idée selon laquelle de fausses informations sur Facebook, qui représentent une faible proportion du contenu total, aient pu influencer l'élection d'une manière ou d'une autre, est une idée complètement folle." C'est en ces termes que le PDG de Facebook Mark Zuckerberg a réagi, jeudi, aux accusations répétées ces derniers jours qui faisaient de Facebook un des responsables de l'élection de Donald Trump.
En cause : l'effet de la "bulle de filtres", pointée du doigt par de nombreux médias, qui maintient les utilisateurs du premier réseau social mondial dans une sorte de cocon numérique où les liens partagés par des amis et autres connaissances confirment des visions politiques unanimes ne pouvant que renforcer les positions personnelles des utilisateurs. À cela s'ajoutent les imperfections de l'intelligence artificielle de Facebook soupçonnée de ne pas savoir bien distinguer le vrai du faux, d'où la diffusion de fausses informations et autres intox.
Sur les fausses informations
Interrogé par un journaliste lors de la conférence Technonomy en Californie, Mark Zuckerberg a refusé d'assumer sa supposée responsabilité du réseau social dans l'issue de l'élection américaine. Au sujet des fausses informations qui circulent sur Facebook, l'entrepreneur a affirmé que des hoax circulaient autant sur Hillary Clinton que sur Donald Trump.
"Les citoyens décident en fonction de ce qu'ils vivent"
"Pourquoi pensez-vous qu'il y aurait des fausses informations sur un camp et pas un autre ?", a demandé Mark Zuckerberg. "Il y a un profond manque d'empathie dans le fait d'affirmer que la seule raison pour laquelle un citoyen a voté pour tel candidat est qu'il a vu criculer des fausses informations", a affirmé le directeur de Facebook pour qui "les citoyens prennent des décisions en fonction de ce qu'ils vivent".
Sur le concept de "bulle de filtres"
Quant à l'effet de la bulle de filtres, Mark Zuckerberg a préféré botter en touche : "Toutes les recherches dont nous disposons ont suggéré que ce n'était pas vraiment un problème". Et pour se justifier, le président de Facebook a alors cité une étude publiée dans la revue Science l'année dernière selon laquelle les libéraux et les conservateurs verraient 1% de moins de contenus opposés à leurs idées si Facebook n'avait pas mis au point son algorithme tant contesté. Malhreureusement pour Facebook, cette étude a fait l'objet de nombreuses critiques, lui reprochant notamment son échantion d'utilisateurs trop petit.
Reste que Mark Zuckerberg a insisté sur sa volonté de continuer à améliorer le fonctionnement de son réseau social. "Je veux comprendre ce que nous devons faire pour avoir un impact positif sur le monde", a assuré le président de Facebook avant de conclure : "Je veux que les gens disposent d'une information diversifiée". Pas sûr qu'avec cette déclaration, il mette d'accord les médias américains, tous unis pour désigner Facebook comme le coupable numéro un de l'arrivée au pouvoir du candidat républicain.
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