Au menu de cette revue de presse internationale, jeudi 10 novembre, l’élection de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis.
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L’élection-surprise de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis fait la une de toute la presse internationale.
Signe, peut-être, de la résilience américaine, The Wall Street Journal titre sur le fait que le résultat de cette élection est sur la voie d’être accepté, comme si les partisans d’Hillary Clinton avaient déjà commencé à faire le deuil de sa défaite. La candidate démocrate et le président Obama, rappelle le journal, ont appelé leurs soutiens à se montrer «ouverts» vis-à-vis de Donald Trump, que l’on voit le poing tendu, au moment de sa première apparition en tant que président élu.
Une retenue et une sobriété très éloignés des unes choc de la presse tabloïd britannique, notamment du Sun, qui s’amuse de voir l’élection de Donald Trump confirmer une prédiction d’Homer Simpson. Ce personnage fictif, issu de la série télé The Simpsons, annonçait en 2000, il y a 16 ans, qu’un jour Donald Trump serait élu président - c’est chose faite. D’où l’interjection fameuse:«D’Oh!» - «zut!». The Daily Mirror, a choisi un autre symbole, la statue de la liberté, effondrée. «Qu’ont-ils fait?», demande-t-elle - «comment Trump a triomphé, et ce que cela veut dire pour vous et le reste du monde». Un désarroi et une préoccupation partagés jusqu’en Nouvelle-Zélande, où The Dominion Post tente ce jeu de mots improbable: «WTF»: pour «qu’est-ce-que c’est que ce bazar?», ou pour «Why Trump fourished», «Pourquoi Trump a fleuri, prospéré».
Vingt-quatre heures après les résultats, les journaux étrangers sont toujours sous le coup de la stupéfaction. «L’Amérique stupéfie le monde», titre The Australian, qui parle d’une victoire synonyme qui marque la «révolte contre l’establishment». «Un pays divisé, des manifestations dans la rue, des marchés volatils – et un milliardaire star de la télé-réalité qui se faire élire chef du monde libre: bienvenue dans l’Etat de l’empire Trump», résume The Independent, qui visiblement n’en revient toujours pas.
Même si une partie de la presse internationale, à l’image du quotidien conservateur israélien The Jerusalem Post, préfère entendre les propos apaisants prononcés hier soir par Donald Trump, sa promesse d’être «le président de tous les Américains», les journaux étrangers s’inquiètent surtout du «saut dans l’inconnu» que représenterait son élection - c’est ce qu’appréhende Le Soir, en Belgique, qui prévient que «la montée du populisme n’a aucune raison de s’arrêter, si on refuse de la voir et de la combattre».
Et puis il y a les réactions, à part, de la Russie et de la Chine. The Moscow Times, journal russe indépendant, évoque l’émergence, à-travers cette élection, d’un «monde nouveau et grave», «grave new world» - où «grave» est entendu au sens de solennel - et tente lui aussi le jeu de mots, puisque «Brave New World», est aussi le titre d’un roman d’anticipation dystopique d’Aldous Huxley. Un livre qui décrit ce que serait la dictature parfaite : une dictature qui aurait les apparences de la démocratie, une prison sans murs dont les prisonniers ne pensent même pas à s’évader. Le journal, qui rappelle les hommages répétés adressés par Donald Trump à Vladimir Poutine, et ses déclarations sur la nécessité de coopérer davantage avec la Russie, estime que cette coopération pourrait se manifester par une alliance au Proche-Orient, pour défaire le groupe Etat islamique, mais relève, aussi, que ses propos sur le nucléaire iranien risquent de lui aliéner Téhéran, qui est pourtant un acteur crucial de ce dossier, où ses déclarations islamophobes risquent aussi de peser auprès de ses interlocuteurs arabes. S’agissant de l’Ukraine, The Moscow Times évoque une ligne pro-sanctions qui pourrait se trouver «affaiblie» avec l’arrivée de Donald Trump.
La réaction de Pékin, quant à elle, est difficile à lire, comme en témoigne la une du China Daily. Le quotidien officiel met l’accent sur le coup de fil passé par le président Xi Jinping… aux deux taïkonautes qui se trouvent actuellement à bord de la station spatiale chinoise Taigong 2. Un appel vidéo «historique», selon The China Daily, qui relègue en bas de page l’élection de Donald Trump, dont les diatribes contre l’agressivité commerciale de la Chine n’ont probablement pas été oubliées à Pékin. Le journal évoque les félicitations adressées par le numéro 1 chinois au nouveau président élu. Un message où Xi Jinping annonce que les relations entre son pays et les Etats-Unis allaient connaître un «nouveau point de départ».
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