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Donald Trump a gagné, et Twitter pense avoir trouvé le vrai coupable

N'importe quelle catastrophe a besoin d'un responsable. Aujourd'hui, il s'appelle Russell Steinberg.

Depuis plusieurs heures – et surtout depuis l’éprouvante victoire de Donald Trump à la présidentielle américaine face à la candidate démocrate Hillary Clinton –, un homme voit s’afficher sur sa timeline Twitter tout un tas de noms d’oiseaux qui lui sont directement adressés.

Des trucs vraiment pas très sympa, même si certains internautes semblent lui apporter un peu de soutien.

Fifth: Take a look at the names here and tell me what you notice. Friends on the left. Cowards on the right. pic.twitter.com/s18u1Cnb1t

— Russell Steinberg (@Russ_Steinberg) 9 novembre 2016

Cet homme, c’est Russell Steinberg, citoyen américain sans histoires, contributeur pour le site spécialisé dans le basketball NB Nation et fort de quelques petits 2180 abonnés Twitter. On a du mal, a priori, à comprendre pourquoi autant d’Américains lui en veulent à ce point.

En réalité, la cause de cet acharnement remonte à février 2013. Alors que Donald Trump s’échine à taper sur le gouvernement Obama – lui qui avait d’abord envisagé une candidature en tant qu’indépendant à l’élection présidentielle, avant d’apporter son soutien au Républicain Mitt Romney –, Russell Steinberg répond, ironiquement, à l’un des tweets du milliardaire (en l'occurence, un tweet dans lequel il se plaint de l'interdiction du waterboarding, une technique de torture par l'eau). 

"Si vous détestez autant l'Amérique, vous devriez tenter de devenir président et de faire changer les choses", écrit-il. À ce moment-là, on est prêts à parier que ce cher Russ pense lancer une bouteille à la mer. Sauf que Donald Trump, qui est une célébrité aux États-Unis, lui répond.

Trois ans plus tard, en mai 2016, alors que Donald Trump est bien parti pour incarner le candidat républicain dans la course à la Maison Blanche, un journaliste de la plate-forme NowThis, média 100 % vidéo, tombe sur le tweet humoristique de Russell. Pour son plus grand malheur.

Slate.fr, qui rapporte l'histoire, explique que Russell Steinberg est l'un des rares internautes à obtenir, déjà à l'époque, une réponse du futur candidat à l'élection présidentielle président des États-Unis. Ce "privilège" expliquerait donc que le tweet de l'expert sportif ait pris une si grande dimension symbolique et ait déchaîné les passions. D'anonyme, Russell passe alors à ennemi public numéro 1 : de toute évidence, sa venimeuse intervention aurait donné à Trump l'idée de se présenter à la prochaine présidentielle, pour de bon cette fois. On le tient, le coupable.

It's all @Russ_Steinberg's fault.
7 February 2013: pic.twitter.com/eKhZkmddQv

— Harald Doornbos (@HaraldDoornbos) 3 mai 2016

À partir de cet instant, et jusqu'à aujourd'hui encore, Russell subira régulièrement, par vagues plus ou moins violentes, de nombreuses pressions et insultes. Hier, sur son compte Twitter, il a expliqué avoir finalement décidé de supprimer le fameux tweet. 

I deleted the tweet. Mostly because I was tired of being called bad words.

— Russell Steinberg (@Russ_Steinberg) 9 novembre 2016

Time for bed. Don't know what else to say. The sun will rise in the morning and we will figure this out.

— Russell Steinberg (@Russ_Steinberg) 9 novembre 2016

Éprouvé par toutes ces attaques gratuites et puériles. Éprouvé, comme plusieurs centaines de millions d'Américains, par un séisme politique dont l'onde de choc porte un nom : Donald Trump.

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