logo

Crise politique en Corée du Sud : la présidente nomme un nouveau Premier ministre

La présidente sud-coréenne Park Geun-Hye a limogé, mercredi, son chef de gouvernement et deux de ses principaux ministres, en réponse à un scandale politique majeur. Son ex-conseillère a en effet été placée en garde à vue pour trafic d'influence.

Embourbée dans un scandale politique, la présidente sud-coréenne Park Geun-Hye a réagi, mercredi 2 novembre, en limogeant son chef de gouvernement, ainsi que le ministre des Finances et son collègue de la Sécurité publique. Une décision prise "en raison de la situation actuelle", a sobrement commenté le porte-parole de la présidence. 

Au plus bas dans les sondages, la présidente, dont 67 % des Sud-Coréens souhaitent la démission, est en effet ébranlée par une série de révélations, selon lesquelles elle se faisait conseiller pour la conduite des affaires de l'État par une amie de 40 ans, qui n'occupait pourtant aucun poste officiel et n'avait aucune habilitation en matière de sécurité.

Crise politique en Corée du Sud : la présidente nomme un nouveau Premier ministre

Des remaniements purement cosmétiques, selon l'opposition

Surnommée "Raspoutine" par les médias, Choi Soon-Sil, 60 ans, est visée par une enquête pour trafic d'influence et corruption. Elle est soupçonnée d'avoir profité de ses entrées pour extorquer de l'argent aux principaux conglomérats du pays. Fille d'une mystérieuse figure religieuse, Choi-Tae-Min, chef autoproclamé d'un culte religieux, l'Église de la vie éternelle, elle était devenue le mentor de Park Geun-Hye après l'assassinat de sa mère, en 1974.

Et les excuses publiques de la présidente, vendredi, n'ont rien changé : moins de 10% des Sud-Coréens approuvent désormais son action, selon le même sondage. Pour calmer l'opinion publique à un an de la fin de son mandat, la chef d’État entend former un cabinet d'union nationale à coloration politique neutre. Kim Byong-Joon, ancien proche conseiller de l'ex-président Roh Moo-Hyun, a été nommé à la tête du gouvernement, un poste largement honorifique dans un pays où le pouvoir est entre les mains du chef de l'État.

Principale formation de l'opposition, le Parti démocrate de Corée a jugé, mercredi, les remaniements purement cosmétiques. "Les gens demandaient au président un gouvernement qui ne soit pas contrôlé par Choi Soon-Sil mais il a obtenu un deuxième gouvernement Choi Soon-Sil", a déclaré un porte-parole du parti.

Avec AFP