Près de quatre mois après le meurtre de l'ex-président Joao Bernardo Vieira, les Bissau-Guinéens, dont le pays est devenu une plaque tournante du trafic de drogue en Afrique de l'Ouest, votent ce dimanche pour élire leur nouveau président.
AFP - Près de 600.000 électeurs votent dimanche pour élire un président de la République en Guinée-Bissau, pays pauvre ouest-africain, devenu plaque tournante du trafic de cocaïne, et théâtre d'une série d'assassinats dont celui du président Joao Bernardo Vieira début mars.
L'ouverture des bureaux de vote est prévue à 07H00 (GMT et locale) et leur fermeture à 17H00 (GMT et locale) dans ce pays de 1,3 million d'habitants, ex-colonie portugaise indépendante en 1974, réputé pour son instabilité chronique depuis une dizaine d'années.
Près de 150 observateurs ont été déployés pour superviser le scrutin et près de 3.600 policiers, gendarmes et militaires déployés pour la sécurité de quelque 2.700 bureaux de vote.
Onze candidats seront en lice pour ce scrutin dont trois ex-chefs d'Etat: Malam Bacaï Sanha (1999-2000) du Parti africain pour l'indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC, ex-parti unique, majoritaire à l'Assemblée nationale), Kumba Yala (2000-03) du Parti de la rénovation sociale (PRS), qui sont les deux favoris, et Henrique Rosa (2003-05), un indépendant.
Cette élection anticipée, initialement prévue en 2010, est organisée dans un contexte de tensions après une série d'assassinats.
Dans la nuit du 1er au 2 mars, le président Vieira a été tué par des militaires, quelques heures après l'assassinat du chef d'Etat-major de l'armée, le général Tagmé Na Waïe, dans un attentat à la bombe à Bissau.
Le ministre de l'Administration territoriale et candidat à la présidentielle, Baciro Dabo, et l'ex-ministre de la Défense, Helder Proença, ont ensuite été assassinés le 5 juin par des militaires qui les soupçonnaient de préparer un coup d'Etat.
Ce climat de peur a poussé un candidat sans étiquette, Me Pedro Infande, à se retirer.
L'organisation du scrutin a été entièrement financée par la communauté internationale pour un coût de 5,1 millions d'euros.
La Guinée-Bissau, dont le principal produit d'exportation est l'anacarde, a été classée 175e sur 177 dans le classement 2007/08 du Programme des nations unies pour le développement (Pnud).
Ce pays est en outre devenu, selon l'ONU, une plaque tournante du trafic de cocaïne d'Amérique du Sud vers l'Europe.