Alors que les forces irakiennes et de la coalition internationale rencontrent une forte résistante du groupe État islamique à Mossoul, les jihadistes tentent de faire diversion en lançant une violente contre-attaque à Kirkouk.
Des combattants du groupe État islamique (EI) ont lancé vendredi 21 octobre une série d'attaques meurtrières sur la ville de Kirkouk, dans le nord de l'Irak. Au moins 46 personnes ont été tuées dans des combats et des attentats-suicides qui ont visité plusieurs bâtiments et une centrale électrique.
"Les affrontements avec Daech ont fait 46 morts et 133 blessés, pour la plupart des membres des services de sécurité", a déclaré à l'AFP un responsable militaire du ministère irakien de l'Intérieur. Ce bilan a été confirmé de source médicale.
"Les traces encore très visibles de l'attaque témoignent de l'intensité de celle-ci", explique Fatma Kizilboga, envoyée spéciale de France 24, première journaliste à avoir pu entrer dans la ville après l'offensive de l'EI. "Les civils sont encore très traumatisés et vivent dans la crainte que l'EI mène de nouvelles attaques avec les jihadistes qui pourraient être encore cachés", détaille-t-elle.
Cités par l'agence Associated Press, des membres de la police irakienne ont affirmé que tous les attaquants avaient été neutralisés. Mais selon l'AFP, des affrontements étaient toujours en cours à Kirkouk.
Ces attaques apparaissent comme une tentative de diversion face à la vaste offensive irakienne déclenchée lundi dernier, avec l'appui d'une coalition internationale menée par les États-Unis, sur Mossoul, dernier grand bastion du groupe jihadiste dans le Nord.
Alors que cette offensive s’est dans un premier temps révélée plus rapide que prévu, les forces irakiennes rencontrent désormais une résistance acharnée, comme l’ont constaté les envoyés spéciaux de France 24.
"Dans la ville de Qaraqosh, comme à Mossoul, le groupe État islamique a eu le temps de consolider ses positions et de miner le terrain. L’armée irakienne a bien du mal à entrer dans la ville. Elle nous a dit avoir perdu de nombreux soldats", explique ainsi notre journaliste Jonathan Walsh. "Cette résistance des jihadistes se retrouvent dans d’autres villes de taille moyenne. Cela va être l’enjeu de ces prochains jours et de ces prochaines semaines avant de pouvoir entrer dans Mossoul elle-même".
Deux civils irakiens ont été tués par des fumées toxiques provoquées par un incendie déclenché mercredi par le groupe Etat islamique (EI) dans une usine de soufre près de Mossoul (nord), a indiqué samedi soir un général irakien.
Au moins 500 personnes se plaignant de troubles respiratoires ont aussi été soignées ces deux derniers jours à l'hôpital de Qayyarah, une base militaire importante dans le cadre de l'offensive en cours sur Mossoul, située à quelques dizaines de kilomètres au sud du lieu de l'incendie.
"Infliger une défaite durable à l'EI"
Les forces gouvernementales irakiennes ont toutefois pu s'emparer de huit villages au sud et au sud-est de Mossoul avec l'appui aérien et terrestre de la coalition internationale dirigée par les États-Unis. Les forces kurdes, qui, elles, attaquent par le nord et l'est, ont également pris plusieurs villages, selon les communiqués des différents commandements militaires publiés dans la nuit.
Face aux jihadistes, la communauté internationale semble déterminée à faire front commun. Vendredi à Ankara, Américains et Turcs se sont dits décidés à maintenir une "étroite coordination" pour "infliger une défaite durable" à l'EI.
Le secrétaire américain à la Défense Ashton Carter s'est dit confiant sur la possibilité d'intégrer la Turquie dans l'offensive de Mossoul, malgré les dissensions entre Bagdad et Ankara. "Je pense qu'il y a un accord sur le principe", a indiqué M. Carter.
Avec AFP et Reuters