logo

Flottille pour Gaza : un dernier bateau poursuit sa route après plusieurs interceptions
Alors qu’Israël a intercepté une quarantaine d’embarcations, un dernier navire de la flottille internationale d’aide à Gaza poursuivait encore sa route vendredi, selon ses organisateurs. Tôt le matin, il se trouvait à environ 150 km des côtes de l’enclave.
Des militants vêtus de gilets de sauvetage orange sont assis à bord d'un bateau de la flottille Sumud à destination de Gaza, tandis que des soldats de la marine israélienne le conduisent vers le port d'Ashdod, en Israël, le 2 octobre 2025. © Leo Correa, AP

Un dernier bateau de la flotille internationale d'aide pour Gaza poursuivait sa route tôt vendredi 3 octobre, selon les organisateurs, après l'interception d'une quarantaine d'embarcations par Israël qui se prépare à expulser les militants propalestiniens voyageant à bord.

"Le Marinette navigue toujours", a indiqué la flotille jeudi soir sur les réseaux sociaux, ajoutant s'attendre à une interception prochaine. "Il sait ce qui l'attend", précise l'organisation.

Le bateau se trouvait à environ 150 km des côtes de Gaza à 01 h 50 GMT, selon la géolocalisation partagée sur le site de la flotille.

"S'il s'approche, sa tentative d'entrer dans une zone de combat active et de briser le blocus sera également empêchée", avait précisé jeudi le ministère israélien des Affaires étrangères.

Plus de 400 militants à bord de 41 navires de la flottille ont été arrêtés lors d'une opération d'environ douze heures, a indiqué jeudi soir un responsable israélien.

Ils ont été "transférés en toute sécurité au port d'Ashdod pour être pris en charge par la police israélienne", a-t-il ajouté sous couvert de l'anonymat.

La flottille Global Sumud, qui comprenait des personnalités politiques et des militants comme la Suédoise Greta Thunberg, était partie d'Espagne en septembre dans le but de rompre le blocus imposé par Israël à la bande de Gaza.

La flottille se présente comme une "mission pacifique et non violente d'aide humanitaire".

À voir – info ou intox ? La flotille pour Gaza est-elle financée par le Hamas, comme l'affirme Israël ?

"Acte d'intimidation"

Israël avait annoncé jeudi matin que les passagers, tous "sains et saufs", seraient expulsés vers l'Europe.

Mercredi soir, la Marine israélienne a commencé à intercepter les bateaux après avoir averti les équipages qu'ils entraient dans des eaux dont Israël revendique le contrôle.

"Je félicite les soldats et les commandants de la marine qui ont accompli leur mission pendant Yom Kippour de la manière la plus professionnelle et efficace", a déclaré le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu dans un communiqué.

Global Sumud ("résilience", en arabe) a dénoncé "une attaque illégale" survenue dans les eaux internationales, l'organisation des droits humains Amnesty International déplorant un "acte d'intimidation" d'Israël.

Onze participants grecs ont entamé une grève de la faim pour protester contre leur "détention illégale", selon des organisateurs de la flottille.

Le mouvement islamiste Hamas, dont l'attaque contre Israël le 7 octobre 2023 a déclenché la guerre dans la bande de Gaza, a pour sa part qualifié l'interception de "crime de piraterie".

Réactions internationales

L'événement a suscité des réactions cinglantes de certains pays comme la Turquie, qui a accusé Israël de commettre "un acte de terrorisme".

Le président colombien Gustavo Petro a annoncé l'expulsion de la délégation diplomatique israélienne dans son pays.

L'Italie et l'Espagne avaient dépêché des navires militaires pour escorter sur une partie du trajet la flottille après des "attaques par drones" dans la nuit du 23 au 24 septembre, dénoncées par l'ONU et l'Union européenne.

Un procureur espagnol a lancé une enquête sur des violations potentielles des droits humains pouvant constituer des crimes contre l'humanité.

En juin et juillet, la marine israélienne avait déjà arraisonné deux voiliers se dirigeant vers Gaza, avec Greta Thunberg et Rima Hassan à leur bord. Toutes deux avaient été débarquées en Israël puis expulsées.

Avec AFP