Les géants ont un QG, et il n'est pas si loin de nous. Grâce à la génétique, des scientifiques ont identifié une région en Irlande du Nord qui abriterait le plus grand nombre de géants au monde.
À l’extrême nord de l’Irlande, 40 000 colonnes hexagonales forment un passage de la falaise à la mer où lentement les dalles façonnées par d’anciens volcans meurent dans l’eau noire et glacée du "tigre celtique".
La légende raconte que c’est ici, sur la Chaussée des géants, que se seraient affrontés deux hommes d’une taille colossale. L’un, Irlandais, l’autre Écossais. C’est le premier qui sortira vainqueur du combat : déguisé en bébé, il parvient à faire fuir l’Écossais, pris de peur à l’idée d’affronter le père de l’enfant déjà difforme.
Des histoires légendaires du géant Finn Mac Cumaill à celles du vrai géant Charles Byrnes, qui mesurait plus de 2,3 mètres au XVIIIème siècle, il flotte depuis toujours dans l’air irlandais un certain gigantisme. C’est donc tout naturellement qu’une équipe de scientifiques vient d’identifier, après plus de trois ans de recherches, une "terre de géants" dans la circonscription de Mid Ulster, en Irlande du Nord.
De la légende à la génétique
"C’est probablement l’endroit où il y a le plus de géants au monde, dans cette petite partie de l’Irlande du Nord", a expliqué Marta Kornonits, professeure à la London School of Medecine Queen Mary et responsable de l’étude, au journal scientifique Seeker.
À Mid Ulster, une personne sur 150 est porteuse du gène responsable de la maladie du gigantisme, qui entraîne un dérèglement de la glande responsable de la croissance. Selon l’équipe de Marta Kornonits, c’est près de 10 fois plus qu’à Belfast et que dans le reste du Royaume-Uni, où seulement une personne sur 2 000 est porteuse du gène.
Après une campagne de tests génétiques, les scientifiques sont parvenus à identifier le gêne responsable de la maladie du gigantisme et à remonter la trace d’une lignée de géants héritée du "géant irlandais" Charles Byrne, né à Cookstown en 1761 et dont le squelette est exposé au collège royal de chirurgie d'Angleterre à Londres.
Grâce à leur découverte, les scientifiques espèrent pouvoir aider les personnes porteuses du gêne à prendre en charge au plus vite la maladie. Car si les géants ont souvent la réputation d’hommes invincibles, leur condition est en réalité très contraignante. Sans traitement, la plupart des géants mourraient dans leur vingtaine, trop faibles pour survivre à leur gigantisme.
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